La cour d'appel de Rennes a confirmé mercredi la condamnation du laboratoire pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) à indemniser Didier Jambart ayant souffert d'une addiction au jeu et au sexe liée à la prise du médicament Requip.
GSK, fabricant du Requip, a été condamné à verser au total plus de 197.000 euros à Didier Jambart, en réparation des effets secondaires subis après la prise de ce médicament.
En première instance, à Nantes, fin mars 2011, GSK avait été condamné à lui verser 117.000 euros.
Le tribunal avait considéré que les effets secondaires du Requip, qui n'avaient pas été portés sur la notice lors de la prescription de 2003 à 2005, donnaient au médicament, aux yeux de la loi, "le caractère d'un produit défectueux".
Mercredi, à l'énoncé du délibéré, Didier Jambart, qui était accompagné par sa femme, s'est effondré en larmes dans la salle d'audience.
"C'est un grand jour", a-t-il commenté plus tard. "C'est sept ans de bataille pour faire reconnaître avec nos faibles moyens que GSK nous a mentis, a brisé notre vie à des fins commerciales. Je suis heureux que justice soit faite, je suis heureux pour ma femme et mes enfants", a-t-il déclaré.
Le jour de l'audience, début octobre, Didier Jambart, 52 ans, avait rappelé que sa vie était "un enfer".
Avec son traitement, cet "enfer" s'était d'abord traduit par un besoin compulsif de jouer, le poussant à dilapider les économies familiales et à voler les coordonnées bancaires de collègues et de proches pour pouvoir jouer au total quelque 82.000 euros, selon ses avocats.
Puis s'était développée une hypersexualité, le conduisant à s'exhiber sur internet, à se travestir et à se faire violer, selon lui. Didier Jambart a aussi affirmé avoir commis huit tentatives de suicide. Les troubles avaient cessé après l'arrêt du traitement en 2005.
L'avocat de GSK, Jacques-Antoine Robert, avait réclamé une "expertise judiciaire contradictoire" et souligné "des incohérences majeures" dans ce dossier.