Ce sera un produit de qualité et haut de gamme qui devrait faire concurrence aux rillettes...Un peu trop populaire. La poule noire du Mans fait son retour. Elle avait disparu milieu 20ème. La ville du Mans veut encourager et developper sa commercialisation.
Elle est belle et bonneIls sont unanimes. Le chef Olivier Boussard, une étoile au Michelin, a cuisiné deux poules, pour des spécialistes culinaires dont l'invité d'honneur Jean-Pierre Coffe, l'une rôtie, l'autre cuisinée à la crème liée à du foie gras. Le verdict ne s'est pas fait attendre Jean-Pierre Coffe a dit : "Ca fait très longtemps que je n'ai pas mangé une peau aussi bonne, aussi croustillante. La cuisse est d'une tendreté incroyable". "La ville du Mans tient là un avenir plus que prometteur".
Ecouragement et promotion
La ville n'a pas lésiné sur les moyens. Une gigantesque affiche d'environ six mètres de haut accueille le visiteur dans l'une des principales artères de la cité. La poule noire était un met que l'on trouvait sur les bonnes tables. Au milieu du 20ème siècle elle a disparu des exploitations. Aujourd'hui 6 d'entre elles tiennent la lignée entre leur ergots. Elles sont en cours de "reconstitution".
L'histoire de la réapparition de la poule Le Mans doit beaucoup à Gwenaël L'huissier, fils d'agriculteur et fermier pour la ville.
Comment reconstituer une race de volaille ?
"Un jour, j'ai vu cette fameuse poule sur un bouquin et je suis tombé amoureux", dit-il. "On a continué le travail entrepris par des éleveurs dans les années 1980. On a un standard correspondant à cette race: plumage noir avec des reflets verts, fort gabarit, crête frisée avec un éperon à l'arrière, oreillons blancs, etc...", explique-t-il. "A partir de là, on va aller chercher des volailles qui comportent plusieurs de ces caractéristiques et faire de l'assemblage", résume M. L'huissier.
Il faut ensuite gaver les volatiles pour les rendre gras à souhait pour la consommation. Tous les matins à 06H00 et les soirs à 18H00, les bêtes reçoivent une à une des pâtons faits avec de la farine de sarrasin, d'avoine, d'orge mélangés avec du lait. "Je me suis inspiré de traités de gastronomie anciens", dit l'éleveur manceau qui travaille à la Ferme de la Prairie, située à l'Arche de la Nature, un vaste espace vert municipal, où les premiers spécimen en cours de reconstitution sont jalousement gardés.
Objectif AOC
A terme, on vise au Mans l'AOC, un travail de longue haleine. Michèle Tixier-Boichard, directrice de recherche à l'INRA au département génétique animale, jointe par téléphone, est du même avis: "Il faut être persévérant et surtout avoir un budget". Le Mans vise le créneau haut de gamme avec sa poule, dont le prix pourrait approcher celui du chapon, soit 150 euros pièce et au-delà.
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, ancien élu de la Sarthe, n'a pas manqué de "saluer" l'initiative. "C'est un vrai choix d'identité, de reconstruction", a-t-il dit avant de préciser qu'il était maintenant nécessaire d'attendre pour voir si la "stratégie de développement" est la bonne.
( source AFP )