La direction des chantiers navals STX France (ex-Chantiers de l'Atlantique) a annoncé jeudi matin en comité d'entreprise (CE) une réorganisation interne, mais pas de plan social en dépit d'un carnet de commande très dégarni.
"C'est juste une réorganisation qui devrait se mettre en place à partir du mois de février/mars", a expliqué à la sortie du CE Christophe Morel, délégué CFDT.
La direction a annoncé au CE la mise en place de quatre pôles d'activité: navires à passagers, énergies marines (énergies marines renouvelables, pétrole et gaz), services, ainsi qu'un pôle "militaires et travaux".
Cette information a été confirmée par la direction de STX.
"Jusque-là, l'organisation des chantiers était très orientée vers la production des gros paquebots. Cette évolution de notre organisation vise à s'adapter aux différents nouveaux marchés que nous ciblons désormais", a-t-on ajouté à la direction de STX.
"Les comptes de l'entreprise sur 2012 ne sont pas formidables mais on va finir avec un résultat qui est à zéro. Donc, on tient à peu près nos objectifs", a également indiqué Christophe Morel.
"Pour l'instant, il n'y a pas de problème de santé de l'entreprise: les finances sont bonnes, la trésorerie est bonne, ce qui nous permet de continuer pour l'instant à attendre une hypothétique commande", a ajouté le délégué CFDT.
"Au niveau de la sous-charge de travail, il est évident qu'elle va se poursuivre, même si on engrangeait aujourd'hui une commande", a-t-il reconnu.
La semaine dernière a été annoncé un doublement des jours de sous-charge mensuels pour janvier et février.
Les chantiers, qui n'ont pas eu de commande de paquebot depuis deux ans, sont en situation très précaire, en dépit d'une intense politique de diversification, notamment vers l'éolien marin.
Les salariés sont inquiets, qu'ils soient employés par STX ou par des entreprises sous-traitantes, a souligné de son côté Joël Cadoret (CGT). "Bien sûr qu'on a peur", salariés STX ou sous-traitants, a-t-il dit. D'autant que la sous-traitance "est quand même la variable d'ajustement aujourd'hui" et que les salariés de la sous-traitance, "eux, ils perdent directement leur emploi. Ce n'est pas acceptable", a-t-il déclaré.
"Il faudrait remporter les car-ferries de la SNCM. Il y a des rumeurs sur le paquebot Oasis avec RCCL (Royal Carribean Cruises Ldt, ndlr) (...) Mais il faudra aussi, même si on a des commandes demain, une véritable politique industrielle qu'on n'a pas aujourd'hui", a ajouté Joël Cadoret.
STX emploie directement 2.100 salariés et fait travailler 4.000 sous-traitants.
L'entreprise est détenue à 66% par STX Europe (filiale du groupe sud-coréen STX Shipbuilding) et à 33% par l'Etat français.