Jean-Yves Chauve est le médecin qui suit les skippers avant leur départ et intervient lors des courses au large pour soigner à distance les navigateurs. Il a notamment guidé Bertrand de Broc par radio lors du deuxième Vendée Globe...
Un épisode qui a marqué l'histoire Vendée Globe
Bertrand de Broc était en course au sud de l'Australie et s'était profondément entaillé la langue après un accident. Il l'a suturé tout seul guidé par le Dr Chauve... On a parlé d'un véritable exploit et c'était le casPar delà cette anecdote, impressionnante, le travail du médecin du Vendée Globe est aussi d'observer le fonctionnement physique des ces hommes et édition après édition on assiste à de véritables découvertes. Ils sont moralement et physiquement de mieux en mieux préparés. Sur le plan nutritionnel les progrés, en la matière, liophilisés et prêts à manger leur apportent désormais les calories nécessaires à consommer différemment à chaque moment de cette course. Une nutrition à la carte, en quelque sorte, selon qu'ils se trouvent dans les Mers du Sud ou dans l'Atlantique.
Nous avons eu un entretien téléphonique avec Jean-Yves Chauve qui a répond à bien des questions de ce public émerveillé devant deux skippers dans leur meilleure forme après plus de 78 jours de mer. Et quelle mer.
Ecoutons Jean-Yves Chauve interrogé par Evelyne Jousset
Le Vendée Globe un magnifique laboratoire pour les médecins
Laure Jacolot, médecin urgentiste à Quimper et trois étudiants, François Huchet, Damien Pearson et Mickaël Hédouis ont décidé de répondre à la question : Quel est l'impact d'une course comme le Vendée Globe sur le corps et le système digestif huit marins ont accepté de se plier à leur étude. Quatre d'entre eux, Marc Guillemot, Sam Davies, Jérémie Beyou et Vincent Riou ont abandonné depuis le 10 novembre 2011, mais leur expérience se poursuit.Comme la nourriture est souvent le point faible d'une préparation avec au final des troubles digestifs, c'est là que les efforts ont été importants. En bons élèves qu'ils sont, Armel Le Cléac'h, François Gabart, Tanguy De Lamotte, Bernard Stamm, vont aider la médecine à mieux comprendre le comportement de l'homme dans une navigation au très long cours
Un vrai travail de scientifiques
Laure Jacolot répond au Télegramme qui a suivi de près cette initiative : " On a d'abord effectué l'avitaillement avec eux et on viendra faire le point dès l'arrivée pour voir ce qu'ils ont consommé. On leur a fait un bilan biologique une semaine avant le départ: prise de sang (pour un bilan vitaminique, albumine et préalbumine) que l'on réitérera à l'arrivée. Et la veille du départ, juste après le dernier briefing des skippers, ils ont été mesurés, pesés... Ça va servir de données de base. Dans les zones tempérées, il leur faut à peu près 3.500 calories par jour, dans les zones froides ça peut monter jusqu'à 4.800 voire 5.000. " En partenariat avec Savéol et le professeur Delarue (professeur de nutrition au CHU de Brest), elle a proposé aux skippers d'étudier non seulement leurs comportements alimentaires mais d'aller plus loin, de faire des bilans sanguins et des analyses plus poussés.Il a fallu leur faire comprendre que manger devait être un moment de plaisir car cela améliore la performance. Manger des protides avant de faire des manoeuvres et des glucides au moment de dormir.
Quand on voit la forme affichée par François Gabart et Armel le Cléac'h à leur arrivée on est impatient de connaître les conclusions de Laure Jacolot et de ses étudiants.
( source le Télégramme )
Et les bateaux dans tout ça ?