Dans un entretien accordé à nos confrères de Ouest-France, le gérant du Subway St Serge à Angers explique qu'il a rédigé cette affiche histoire de "surfer sur l'actualité".
Le rappel des faits
Pour la St Valentin, lé gérant du Subway St Serge d'Angers placarde en vitrine de son restaurant une affiche promotionnelle annonçant : "Fête des amoureux, pour les couples Hommes/Femmes un menu 30 cm à 14 euros." Avec un petit astérisque renvoyant à cette mention en bas d'affiche : "Discrimination (?) : Non, la loi sur le mariage pour tous a avancé, mais n'est pas encore ratifiée par le Sénat. Jusque là je (!) utilise la loi de la liberté d'expression"
Repérée par un Twittos, l'affiche est alors photographiée et fait le buzz ... et le scandale sur le web.
Dès vendredi après-midi, la direction de Subway fait enlever cette affiche de la vitrine et fermer l'établissement qui compte six salariés.
"Je n’en avais pas mesuré la portée"
Ainsi s'exprime aujourd'hui Beat Hartinger, le gérant du Subway St Serge d'Angers. Lors de l'entretien accordé à nos confrères de Ouest-France, il explique : "C’était stupide, je n’en avais pas mesuré la portée au moment des faits" et rajoute" je suis un immigré venu en France par amour, moi aussi victime de discriminations. On me reproche souvent ma mauvaise maîtrise de la langue française, mes origines, et on me rappelle constamment que ma place n’est pas ici".
Les conséquences
Dans un communiqué, l'enseigne s'excuse "auprès de toutes les personnes s’étant senties offensées par l’initiative individuelle de promotion pour la Saint Valentin d’un restaurant à Angers en France.
Tous les restaurants SUBWAY® appartiennent à des franchisés et sont gérés de manière indépendante. Nous travaillons avec le propriétaire du restaurant afin de renforcer nos valeurs et notre politique d’entreprise."
Qazar, l'association des gays et lesbiennes d'Angers, envisage de porter plainte.
Selon l'article 225-1 du Code Pénal : "Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée."
Une infraction passible de "trois ans d'emprisonnement et de 45 000 Euros d'amende lorsqu'elle consiste à refuser la fourniture d'un bien ou d'un service"