Henri Legarda, le président du Mans (L2), menacé de cessation de paiement, a accepté mercredi soir de passer la main, mais le club n'a toujours pas officialisé l'arrivée d'un repreneur qui puisse garantir sa pérennité.
Le président du Mans FC va céder ses parts pour un euro symbolique à "un futur repreneur" dans "l'intérêt supérieur du club". Il l'a fait savoir par communiqué de presse à l'issue du conseil d'administration mercredi soir. Ce repreneur sera Claude Hervé, patron du Leclerc au Mans et président du conseil de surveillance du MSB.
Il doit encore valider aujourd’hui l'accord de Veolia qui financerait la recapitalisation à hauteur de trois millions d'euros. Concrètement, il lui achèterait la majorité des parts de la holding IPF qui détient 77% des actions du Mans FC.
Une étape décisive dans le processus de reprise du club
Le départ d'Henri Legarda, après dix années passées à la tête du club, était une condition sine qua non fixée par les repreneurs. Sa cession pour un euro symbolique a été âprement négociée cet après-midi. Une clause de retour à meilleure fortune devrait lui permettre de retrouver un peu de son argent lorsque le club en gagnera. Concrètement, s'il monte un jour en Ligue 1.
Etape décisive si Claude Hervé obtient aujourd’hui la validation de Véolia. Une rencontre a lieu aujourd’hui à Paris avec Antoine Frérot, le grand patron du groupe. La vente devrait avoir lieu rapidement. Elle sera acceptée par le conseil d'administration du club.
Et Henri Legarda quittera le club et cèdera sa présidence, à Claude Hervé, au moins dans un premier temps. Ce dernier, âgé de 75 ans, n'était pourtant pas très chaud pour occuper ce poste alors qu'il dirige déjà Leclerc, la Socamaine, et occupe la présidence du conseil de surveillance du MSB depuis douze ans. Il sera chargé de l'opération de reprise... Et de la restructuration du club.
3+1,6+2 = 6,6 millions d'euros
Pour cela, il bénéficiera de l'appui de la municipalité du Mans, qui lui rachètera la Pincenardière, le QG du club, pour 1,6 million d'euros. Des investisseurs locaux devraient également mettre 2 millions au pot. Ce qui ferait 3+1,6+2 = 6,6 millions d'euros. De quoi faire souffler Le Mans FC incapable aujourd'hui de payer ses salariés et le loyer du stade.
Le chantier de Claude Hervé sera lourd. Juridiquement, Le Mans FC pourrait imiter le MSB en créant un conseil de surveillance (qui « surveille » notamment les dépenses du club) et un directoire,piloté par Christophe Le Bouille au MSB, qui dirige, recrute, et s'occupe du quotidien.
Ce dernier poste devra être occupé par un bon connaisseur du foot. Il devra agir vite car la saison prochaine se prépare maintenant.
Mais ne nous y trompons pas.. Le club ne devient pas riche d'un coup. Il lui faudra réduire ses dépenses, ce qui entrainera forcément le départ de joueurs et pose la question du loyer du stade et, par delà, de la renégociation de la concession du stade. Il lui faudra aussi trouver de nouvelles recettes. Qu'en sera-t-il par exemple de la participation des collectivités ?
Bref, le chantier est vaste. Mais l'annonce de mercredi soir constitue indéniablement une éclaircie après deux mois d'incertitude majeure sur l'avenir du club.