Les pro et les anti Mariage pour tous se sont fait face hier soir à Nantes. Alors que le débat prend fin à l'Assemblée, deux personnes ont été arrêtées en marge des manifestations hostiles au texte.
Manif et contre manif hier soir à Nantes
Un millier de personnes répondant présent à l’appel de la "Manif pour tous 44". Vers 20h 30, ils déambulent bruyamment dans le centre-ville en scandant : "François, ta loi, on n'en veut pas !" ou "Un père, une mère, c'est élémentaire". Dans le cortège parti de la place Viarme, des jeunes filles habillées de blanc et coiffées d'un bonnet phrygien.
En face, 200 manifestants pro-mariage et au milieu un cordon de policiers. Deux manifestants pro-mariage sont interpellés en marge du défilé pour des violences sur les forces de l'ordre.
Les anti-mariage pour tous ont achevés leur manifestation devant la préfecture en enterrant Marianne.
Retour sur une semaine de tension
Vendredi 12 avril : Mme Najat Belkacem, porte parole du gouvernement, annule sa visite à Nantes. Elle venait inaugurer un local dédié au droit des femmes.
Samedi 13 avril : Le député Europe Ecologie les verts est réveillé à coups de cornes de brumes à 6h30 du matin par une quinzaine d'activistes zélés opposés à la loi adoptée hier au Sénat.
Un peu plus tard, à la Cité des Congrès, lors des journées du Nouvel Obs, 800 manifestants empêchent Caroline Fourest de débattre avec l’écrivain Tahar Ben Jelloun et le député PS Jean Glavany sur le thème « Vers un islam moderne ». Ils seront expulsés par le service d’ordre.
En fin d’après midi, 300 manifestants investissent la gare avec un curé en soutane et s’en prennent à nouveau à Caroline Fourest. Ils scandent « Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d’hétéros ». Les CRS interviennent et repoussent la foule mais d’autres manifestants bloquent la voie et retardent le TGV de 45 minutes.
Mercredi 17 avril : une centaine de manifestants anti mariage pour tous occupent la préfecture à la Roche sur Yon pendant 24 heures. Ils installent des tentes, dorment sur place.
Jeudi 18 avril : Les deux députés socialistes de Vendée, Sylviane Bulteau et Hugues Fourage, ont fait l'objet de menaces des anti-mariage pour tous, Sylviane Bulteau a même été menacée de mort.
Bruno Retailleau, Président du Conseil Général de Vendée, fervent opposé au mariage pour tous réagit à ces menaces : "Les menaces dont viennent d’être victimes Sylviane Bulteau et Hugues Fourage sont absolument inadmissibles. Je dénonce fermement toute forme d’intimidation, d’où qu’elles viennent. Chacun a le droit de défendre ses convictions, y compris fermement lorsque des sujets essentiels sont en cause, mais personne ne peut user de la violence pour exprimer ses opinions. J’appelle chacun, quel que soit son avis sur le mariage pour tous, à rester dans le cadre d’un débat serein et constructif. C’est pourquoi je demande aussi au président de la République de prendre la mesure de la responsabilité qui est la sienne dans ce moment de tension entre les Français. En effet, pour le moment, l’exécutif n’a pas donné le moindre signe d’une volonté de dialogue et d’apaisement".
Pendant ce temps là en Nouvelle Zélande
Les députés adoptent à 77 vois contre 44 la loi sur le mariage gay. Ils chantent des chants maori et prononcent des discours modérés à l’instar de ce député conservateur, Maurice Williamson, marié, père de 3 enfants. Voici ce qu’il a dit :"Nous ne déclarons pas une guerre nucléaire à un autre pays, nous ne propageons pas un virus mortel" et "je garantis à ces gens que demain, le soleil se lèvera, votre fille adolescente continuera de vous répondre en pensant qu'elle a toujours raison et vos remboursements immobiliers n'augmenteront pas".
"Vous n'aurez pas de maladie de peau, pas de crapaud dans votre lit. C'est une très bonne nouvelle pour les personnes concernées (les homosexuels). Pour nousautres, je vous assure que notre vie continuera comme avant", a-t-il ajouté, sous l'oeil ému de Louisa Wall, députée de l'opposition travailliste, homosexuelle et principal moteur pour l'adoption de cette loi.
Evoquant "le grand arc-en-ciel gay" qu'il a dit avoir vu dans le ciel avant de se rendre au parlement ce matin-là, il a terminé son discours en citant une injonction qui figure maintes fois dans la Bible: "N'ayez pas peur".