Déjà au chômage partiel depuis le 14 octobre, les 440 employés d'Aizenay et de La Roche/Yon craignent la liquidation ou le redressement judiciaire du groupe coopératif basque la semaine prochaine.
##fr3r_https_disabled##
Le reportage d'Elodie Soulard et de Damien Raveleau.
170 millions à trouver avant jeudi
Il faut trouver d'urgence 170 millions d'euros avant la semaine prochaine. Les fournisseurs ne sont plus payés depuis de nombreux mois. Résultat les pièces nécessaires pour faire tourner les usines vendéennes d'assemblage de sèches-linges et de machines à laver ne sont plus livrées.D'après les informations de la presse espagnole, le groupe a bien du mal à obtenir une rallonge de la part de ses créanciers à hauteur de 120 millions d'euros. Fagor a perdu plus de 60 millions d'euros ces six derniers mois avec une dette de plus de 800 millions au total.
Si les créances de la filiale française ne sont pas honorées et si les banques ne concèdent pas de rallonges financières, le tribunal de commerce de Nanterre pourrait prononcer le redressement judiciaire ou la liquidation de l'entreprise.
L'échec d'un modèle économique ?
Longtemps présenté comme un modèle de réussite, la coopérative basque Mondragón Corporation ( MCC), le propriétaire de Fagor, a sans doute été pris d'une boulimie d'acquisition. La coopérative est devenu un ogre, pris dans une course au rachat tout azimut, une sorte de fuite en avant histoire de gonfler artificiellement ses actifs pour obtenir toujours plus de crédits auprès de ses créanciers.En France, l'industrie du jouet avec Smooby a connu le même sort. À jongler avec les rachats d'entreprises plus petites et mal-en-point, on finit par devenir un ogre de papier. Incapables de rivaliser avec les concurrents toujours moins chers, car délocalisés en Asie du Sud-Est.
La déroute programmé du groupe basque pose une question de fond. Y-a-t-il encore de la place en Europe pour une industrie de faible valeur ajoutée, produisant à la chaîne de l'électroménager ?
Fagor en chiffres
L'entreprise emploie dans le monde 5 642 personnes. Elle est présente dans le Pays basque, en Pologne, en Chine, au Maroc, à Lyon et en Vendée. Le fabriquant d'électroménager en Vendée, c'est 440 salariés dans les usines d'Aizenay et de La Roche/Yon.Le groupe envisage de supprimer 8 sites sur les 12 existants.