Plus de 200 salariés, sur 340, de l'usine Fagor de La Roche-sur-Yon sont en chômage technique depuis lundi, soit avant que le groupe basque espagnol ne fasse savoir mercredi qu'il avait entamé des négociations avec ses créanciers pour restructurer sa dette
Ces mesures de chômage partiel sont prévues jusqu'au 25 octobre. Le manque de pièces nécessaires à la fabrication de matériel électroménager arrête les chaînes de fabrication, en raison de factures impayées aux fournisseurs.
A partir de lundi, le deuxième site du groupe, Aizenay, où travaillent une centaine de salariés, sera également en chômage partie.
La cause de cette mesure est la même que pour le site de la Roche-sur-Yon : le manque de pièces, alors que les carnets de commande sont pleins.
Contactée, la direction de Fagor-France, qui gère également trois autres sites à Lyon, Orléans et Vendôme, n'a pas souhaité commenter ces informations.
800 millions et 4 mois pour rétablir la situation
Fagor, cinquième fabricant européen d'électroménager, emploie au total 5 700 personnes. Fleuron de la coopérative basque de Mondragon créée il y a près de 60 ans, Fagor a annoncé mercredi dans un communiqué avoir "informé le tribunal de commerce de Saint-Sébastien (Donostia au Pays-Basque espagnol) du début des négociations pour parvenir à un accord anticipé de restructuration de la dette", qui atteindrait 800 millions d'euros selon les médias espagnols.Le groupe indique disposer d'un délai de 3 mois et 21 jours (à compter du 16 octobre) pour élargir le champ de négociations, entamées avant l'été avec Mondragon Corporation et les autorités espagnoles. Ces négociations, conduites également avec les partenaires bancaires et les différents créanciers devront permettre à l'entreprise de faire face aux paiements immédiats et de retrouver une activité normale.
Lors d'une visite de presse à Arrasate-Mondragon en octobre 2012, l'entreprise Fagor était présentée comme : "l'arme secrète nichée dans une vallée tranquille du nord du Pays Basque, une coopérative employant plus de 80 000 personnes au Pays Basque et alentours".