De nombreux automobilistes circulant, samedi 4 janvier 2025 sur la Nationale 2, ont eu une désagréable aventure près de Soissons. Ils ont heurté un objet non identifié sur la chaussée, provoquant de nombreuses crevaisons. Depuis, les victimes s'interrogent et aimeraient connaître les responsabilités dans ces circonstances.
Un pneu littéralement éventré en plusieurs endroits. Sur les images, on mesure les dégâts subits par la voiture d’Estelle Yvon. Samedi 4 janvier, cette automobiliste circulait sur la Nationale 2 près de Soissons quand elle a heurté un objet sur la chaussée.
"Je me suis retrouvée à voir quelque chose de gigantesque au milieu de la route, une grosse barre, sans savoir pour autant ce que c’était. Je me suis retrouvée à rouler dessus parce que c’était trop tard pour l’éviter. J’ai entendu le pneu directement crever. Ça a tapé deux fois le pneu. J’ai dû m’arrêter sur le bas-côté. À ce moment-là, il y avait deux, trois, quatre voitures. Et au fur et à mesure, le temps d’attendre de voir ce qu’on allait faire, on voyait les voitures à la chaîne se faire crever le pneu."
En tout près d’une vingtaine de véhicules auraient connu les mêmes déboires. Certains sont toujours en attente chez ce dépanneur. Les témoins évoquent une barre de fer sur la route. Eddie Lamoureux, l'un des dépanneurs à être intervenu, a son hypothèse. "Un accident, une voiture contre un rail, après il y a des éclats. Ça peut être un bout de tôle, un bout de plastique, c’est difficile à dire."
Une responsabilité "difficile à démontrer"
Depuis, les victimes s’interrogent. Qui doit payer les réparations ? Un autre automobiliste ou bien la direction des routes, responsable de l'entretien ? La réponse n'est pas évidente, estime Cyrille Bouchaillou, avocat à Laon. "Lorsqu’il s’agit d’un accident récent, il faut rapporter la preuve de l’origine de cet accident, d’identifier le propriétaire du véhicule qui a perdu cet objet. Donc concrètement difficile à démontrer. Et d’autant plus qu’il faut rester maître de son véhicule. Ce sont les dispositions R413-17 du code de la route qui imposent au conducteur d’être maître de sa vitesse quelles que soient les limitations."
Sur le plan des assurances, la complexité est également présente. L'avocat développe : "lorsqu'on est assuré tous risques, vous devez payer la franchise. Donc, ça ne devrait pas poser de difficulté […] En revanche, si vous êtes assurés au tiers, là vous êtes responsable à 100 %. C’est-à-dire que le code de la route vous impose d'être vigilant sur la chaussée et vous devez être et rester maître de votre vitesse. Par conséquent, les assurances ne mettent pas la main à la poche aussi facilement."
Une procédure demanderait du temps. Et les conducteurs ne peuvent qu'attendre, en laissant leur véhicule immobiliser, avant de savoir qui doit payer. Comme Estelle, ils risquent d’en être pour leurs frais.
Avec Remi Vivenot / FTV