François Zocchetto dégage une forme de sérénité bienveillante. La démarche élégante, a 55 ans, ce petit fils de maçon italien se verrait bien dans le fauteuil du maire de Laval. Laval, la ville choisie par son aïeul venu de son Piémont natal pour trouver ici une vie meilleure
Le père de François Zocchetto est né à Laval, ingénieur, il a fait prospérer l’entreprise paternelle. Pour le jeune François, après l’école du quartier de l’Avesnière et le lycée Ambroise Paré ce sera les études de droit et Science Po à Paris.
François Zochetto est avocat d’entreprise :
"Je ne suis pas un avocat d’affaires au sens parisien, et si je suis sénateur de la Mayenne, j’ai un métier. On voit trop se développer les profils d’apparatchiks des partis politiques. On a de moins en moins de gens issus du terrain avec un métier représentatif de la société."
Entré en politique par la petite porte du conseil municipal dans l’opposition à la Mairie de Laval durant la municipalité Pinson, on lui propose un canton réputé imprenable, "Je suis devenu conseiller général, puis élu au conseil régional et vice président de François Fillon."
François Zocchetto affirme son attachement à sa région, au terrain. "J’ai travaillé dans un cabinet anglo-saxon, où il faut être hyper productif au détriment de la vie personnelle, j’ai fait un choix de vie à Laval. Mes cinq enfants y sont nés."
Un projet pour Laval en trois points
La fiscalité. "En politique je suis au centre. Au centre droit. Ma colistière Samia Soultani-Vigneron est UMP. " "Je veux gérer la ville au mieux des intérêts des citoyens. Baisser les impôts ! De 10% ! La municipalité sortante les a augmentés de près de 30% ! Et pour en faire quoi ? Des jets d’eau dans la Mayenne !" "Cette augmentation de la fiscalité à asséché les Lavallois de 30 millions d’euros, autant de moins dans le commerce."L’emploi. "L'emploi, les gens me le disent et me le redisent." "Et de mon point de vue, le travail fonde la relation aux autres." Pour autant le maire n’est plus celui qui maîtrise ces questions depuis la création des communautés d’agglomération. "Il faut désormais créer les conditions du développement, autour de la gare notamment, avec l’arrivée de la LGV en 2017. L’actuelle municipalité a commencé par annuler la procédure de ZAC qui devait permettre l’édification d’une cité tertiaire, les entreprises de la nouvelle économie. Depuis 6 ans il ne s’est rien passé, les herbes folles se sont emparées des terrains…"
La sécurité. À première vue Laval ne paraît pas une ville mise à mal par l’insécurité généralisée… La Mayenne coule paisiblement au milieu d’un centre ville cossu, et les quartiers d’habitat social alentours ne figurent pas au palmarès des banlieues en déshérence. "Il y a un sentiment d’insécurité, le maire doit se sentir en responsabilité, je mettrai en place un adjoint à la tranquillité publique. Une vidéo surveillance. Laval n’est plus que la 19ème ville de France la plus sûre."
@zocchetto.2014
Site web, réseaux sociaux, François Zocchetto ne laisse rien au hasard. "J’ai des enfants qui m’ont initiés !" Il en fait un usage modéré. À la fois méfiant et inquiet par la manière dont les citoyens s’en emparent. "Il y a une dégradation de la qualité de l’information, les médias puisent dans les réseaux sociaux, publient sans mesurer souvent la manipulation…" Et d’ajouter, le ton grave: "Les hommes politiques sont en face de leurs propres turpitudes, au risque de dégrader la société." Mais il relève aussi, comment partant d’un petit appareil photo, une collaboratrice a réalisé un enregistrement de vœux spontanés et sans préparation, faisant le constat : "cette petite vidéo a fait plus de 3000 vues aussitôt sans publicité autour…"2 ou 3 choses plus perso de François Zochetto
Il est né à Laval le 14 décembre 1958, marié et père de 5 enfants. Sénateur UDI, il a notamment travaillé sur le texte portant sur la sécurité et la lutte contre la récidive, le texte sur la lutte contre les agressions sexuelles, ou encore sur la question du port du bracelet électronique mobile.François Zocchetto, retourne de temps en temps là où sont ses racines, dans son petit coin de nature à lui. La montagne, dans le Piémont en famille : "à Postua, la route s’arrête là, si on veut poursuivre il faut prendre des sentiers ardus ! On coupe du bois l’hiver pour se chauffer," il sourit, "c’est une vraie rupture de vie" !