Vitrines brisées, façades taggées, poubelles et engins de chantier incendiés, voies du tram dépavées... Ce matin, le réveil est rude pour Nantes et ses habitants...
Tard dans la nuit, les équipes de nettoyage de la ville ont nettoyé le centre. Tôt ce matin, d'autres équipes ont pris le relais. Les barricades de la rue Kervégan ont été enlevées et les endroits où les pavés ont été arrachés ont été provisoirement rebouchés.
Les tags sont peu à peu effacés : le commissariat du Cours Olivier de Clisson retrouve petit à petit sa façade blanche.
Les panneaux de contreplaqué remplacent provisoirement les vitrines brisées : la FNAC, Nouvelles Frontières, Fram, la boutique SNCF, celle de la Tan... des dizaines de vitres ont été brisées. Les salariés de Fram ont dû s'enfuir par l'arrière de la boutique quand les radicaux de la manif s'en sont pris à leur boutique.
Sur le chantier de l'espace Feydeau, trône encore le tractopelle lui aussi incendié samedi après-midi.
Place de la Petite Hollande, les containers incendiés n'en finissent pas de se consumer.
Si les trams circulent de nouveau sur la ligne 1, c'est sur des voies auxquelles il manque des pavés à hauteur de Commerce. La station a, quant à elle, été entièrement taggée, dévastée par les flammes.
"Hier, ce n'était pas un appel à la violence mais à la résistance. Mais la violence, ils nous l'ont tout de suite envoyée" témoigne ce dimanche matin une dame présente hier à la manifestation et qui ne veut n'y être photographiée ni donner son nom."S'ils avaient (la préfecture NDLR) laissé le parcours normal ça ne se serait pas passé. Aux slogans, ils ont trop rapidement répondu par des canons à eau et des lacrymos. Comme s'ils n'attendaient que ça".
Comme elle, ils sont nombreux ce matin à arpenter la ville un appareil photo à la main.
Même si le visage qu'offre Nantes ce dimanche est celui d'une ville apaisée, il faudra cependant du temps pour effacer toutes les marques laissées par les affrontements de samedi. Du temps... et de l'argent. Mais la municipalité, en ce milieu de matinée, n'a pas encore fini de chiffrer les dégâts.