La crise couve au FC Nantes après le nul concédé dans le temps additionnel à domicile samedi contre l'AC Ajaccio (2-2), dernier du Championnat, qui a rendu furieux l'entraîneur Michel Der Zakarian et le président Waldemar Kita
Le but du 2 à 1 inscrit par le capitaine Filip Djordjevic (76) pour son retour après trois matchs de suspension aurait dû être la belle histoire de la soirée, mais il a été éclipsé par celui de Sigamary Diarra (90+2).
Deux points de perdus qui ont réduit à sept unités l'avance sur la zone de relégation de Canaris privés de victoire depuis le 12 janvier (trois nuls et cinq défaites depuis), et ont déclenché la fureur de leur entraîneur et de leur président.
"Ils n'ont rien dans la cervelle !" a ainsi pesté dans les couloirs de La Beaujoire Waldemar Kita en visant ses joueurs; "Inadmissible" a de son côté fulminé Der Zakarian, dans une colère noire en conférence de presse comme quelques minutes plus tôt dans le vestiaire. "Prendre un but comme ça... On est naïfs: on a le ballon, on le leur rend parce que le mec (un joueur d'Ajaccio, ndlr) est par terre. L'arbitre a-t-il sifflé ? Non. Derrière rendent-ils le ballon ? Non. Jouez ! Ça fait but. C'est un cadeau, un but comme ça à la 93e minute c'est inadmissible, inadmissible", a lâché l'entraîneur.
Der Zakarian a aussi pointé du doigt l'erreur de son jeune défenseur central Koffi Djidji qui, à 21 ans et pour sa première titularisation en L1 en l'absence du Vénézuélien Oswaldo Vizcarrondo, rentré tard de sélection, n'a pas dégagé l'ouverture a priori anodine de Ricardo Faty à destination de Diarra.
Décrassage à huis clos
Les joueurs sont eux sortis du stade tête basse, sans s'arrêter devant la presse, à l'exception de Serge Gakpé. "On n'a pas le droit de faire ça, à chaque fois on répète les mêmes erreurs. On leur donne un but cadeau, ce n'est pas la première fois de la saison. Il va falloir rectifier ça, ça ne peut plus durer. On a la tête au sol, il va falloir vite la relever", a déclaré l'ailier togolais.Le FCN s'est donc réveillé avec une sévère gueule de bois qu'il a soignée dimanche matin à l'abri des regards, puisque l'habituel décrassage s'est déroulé à huis clos, une première cette saison.
Un mal de crâne sans doute amplifié par la probable absence pour plusieurs semaines du patron de la défense Papy Djilobodji, touché aux côtes samedi, et par l'interdiction de recrutement jusqu'en juin 2015 définitivement confirmée vendredi par la justice suisse à la suite de "l'affaire Bangoura".
Cette décision, même si elle était attendue depuis plusieurs mois, est venue encore davantage noircir l'hiver sombre du club huit fois champion de France, qui a également perdu il y a trois semaines les trois points de sa victoire en ouverture du Championnat contre Bastia (2-0) pour avoir aligné un joueur suspendu (Abdoulaye Touré).
En attendant que le tribunal administratif de Nantes étudie leur recours, les Canaris, 4e et bien placés pour assurer un maintien tranquille au soir de leur victoire à Marseille le 6 décembre (1-0) après un automne fleuri, tremblent à l'idée de retrouver une Ligue 2 fréquentée ces quatre dernières saisons.
avec AFP