Le Conseil régional des Pays de la Loire, réuni ce matin à l'initiative de Jacques Auxiette, était invité à débattre de la réforme territoriale à venir, élus mais aussi représentants de la société civile, à quelques nuances près tous ont souligné l'unicité régionale et leur volonté de la maintenir
Les débats ont été ouverts tambour battant par un Jacques Auxiette toujours en forme ! Surtout quand il s'agit de défendre le fait régional, la démocratie et les fondements républicains ! D'accord pour jouer le jeu de la réforme, mais sur les valeurs défendues par l'ensemble des élus du conseil régional, en deux mots : unité et solidarité. lire par ailleurs Pays de la Loire : Jacques Auxiette lance le débat de la réforme régionale
La construction de l'unicité des Pays de la Loire
Premier intervenant, François Pinte, conseiller régional UMP. Il trouve globalement l'idée positive, mais plutôt incohérente telle qu'elle est présentée : "l'actuelle majorité socialiste à stoppé net la réforme Fillon Sarkozy, qui pourtant, j'ose le dire était moins ambitieuse, mais pragmatique, le conseiller territorial devait devenir le pivot des assemblées départementale et régionales et préparer progressivement leur fusion".François Pinte ne voit pas d'opposition de principe, mais regrette l'absence de sérénité des débats. Aussitôt annoncé le projet de réforme par le Premier ministre, le président de la République repoussait d'un an le renouvellement des assemblées régionales. "À dix mois des régionales et au lendemain d'une cuisante défaite électorale, la ficelle devient un peu grosse".
Mais finalement ajoutant : "nous défendons comme vous Monsieur le Président, l'intégrité de notre région des Pays de la Loire. Cette région qui certes n'est pas historique mais qui c'est construite autour d'hommes et de femmes passionnés par le développement de leur territoire et le bien être de leurs habitants : Olivier Guichard, François Fillon, Jean-Luc Harousseau et vous même monsieur le président. Ces présidents sous l'impulsion desquels et avec l'ensemble des acteurs locaux se sont construits des réseaux, des habitudes de travail en commun, des outils de recherche et de développement économique".
Nantes capitale de l'Ouest
Pour le PS Christophe Clergeau, 1er vice-président du conseil régional, est sensiblement sur la même ligne. "Les territoires qui gagnent sont des territoires de solutions, ceux qui savent se rassembler pour affronter les problèmes, en partant de leurs points forts et de leurs ressources, avant tout humaines. Nous sommes de ceux-là. Nous avons forgé nos réussites et nous voulons décider librement de notre avenir".Avant de revenir sur la notion d'unicité ligérienne qui ressortira des propos de tous les intervenants, "unis nous avons choisi l'équilibre et la coopération entre tous les territoires, le développement en réseau de nos villes autour de Nantes, notre capitale régionale, la capitale de l'Ouest, mais aussi la vitalité des territoires ruraux et périurbains. Nous avons choisi de valoriser les points forts de chacun pour réussir un avenir qui ne laisse personne au bord du chemin.
Unis les Pays de a Loire sont plus forts, ils sont un des symboles de la France qui marche" !
Rendre l'action publique lisible par les citoyens
Pour l'UDI, Michel Piron, qui se félicite de l'initiative de Jacques Auxiette, se pose la question de l'utilité de la réforme territoriale et selon quel calendrier ? Et d'évoquer "l’inextricable enchaînement territorial des pouvoirs et des compétences (services de l’Etat compris) qui multiplie les instructions et les instances de décisions, plombant les coûts, allongeant les délais et, ce qui est plus grave, rendant illisible l’action publique aux yeux des citoyens. Car comment ces derniers, pourraient s’y retrouver là où, déjà, nombre d’élus ne savent plus à qui s’adresser ? Nous sommes les seuls en Europe à connaître une telle situation, qui interroge le fonctionnement de notre démocratie".Et de poser la question de la dimension régionale : "Trop grandes, les Régions seront trop lointaines pour arbitrer les équilibres entre métropoles, villes moyennes et territoires ruraux. Trop petites, elles n’auront pas les moyens de leurs politiques. Voilà pourquoi je souscris au compromis des 15 ou 16 Régions qui concilie stratégie et proximité et assemble (autant que possible) sans démanteler Bourgogne-Franche-Comté, les deux Normandie… Voilà pourquoi dans cette perspective, aujourd’hui, je soutiendrai volontiers un rapprochement Bretagne-Pays de la Loire mais, soyons clair : pas 1/5 ème ou le ¼ du 1/3 des Pays de la Loire ! Je dis bien la région des Pays de la Loire toute entière" !
La question de la Bretagne
Chez les Verts, Jean-Philippe Magnen, se félicite : "la décentralisation est un combat que nous menons, nous écologistes, depuis toujours, pour une autonomie régionale forte, dans une Europe politique forte.Des régions qui doivent être en mesure de mieux accompagner les conditions d'un véritable développement local durable, d'accompagner la transition énergétique de nos territoires, pour sortir enfin des recettes du 20ème siècle..."
Le rédécoupage ne doit pas être une carte de fusion des régions, mais bien celle d'une réécriture des frontières de territoires cohérents. Notre région, en particulier, est sous le feu des projecteurs. Elle fait l'objet de débats singuliers du fait qu'elle ne repose pas sur un précédent historique fort, comme il peut en exister en Bretagne ou en Alsace. La question de la réunification de la Bretagne posée est donc légitime. C'est pour ça que nous avons souhaité un processus démocratique sur cette question."
"Mais nous sommes conscients que l'histoire récente a donné un certain sens à notre région, que de nombreux territoires ont axé leurs réseaux d'infrastructures et leurs axes de vie vers Nantes et l'ouest. Il est donc tout aussi légitime de prendre en compte les inquiétudes liées à un éventuel démantèlement."