À une semaine de l'examen par l'Assemblée nationale du projet de réforme ferroviaire, quatre syndicats de cheminots appellent à une grève nationale reconductible, à partir du mardi 10 juin au soir, pour obtenir des améliorations au texte de loi permettant une plus grande unification du futur système

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L'appel à la grève a été lancé par la CGT, premier syndicat chez les cheminots, et SUD-Rail, troisième syndicat. Deux autres organisations, FO et First, se sont jointes au mouvement qui prendra effet mardi à 19H00 et sera reconductible par période de 24 heures.
Le projet de loi doit être discuté en première lecture à l'Assemblée les 17, 18 et 19 juin. Destiné à stabiliser la dette du secteur ferroviaire et à préparer son ouverture totale à la concurrence, il prévoit de réorganiser la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), qui gère le réseau.


Pour des chemins de fer Français "eurocompatibles"

Pour le secrétaire d'Etat aux Transports Frédéric Cuvillier, la réforme est "de nature à rassurer" les syndicats sur l'avenir. Elle permettra, ajoute-t-il dans
un entretien au JDD, à la France de "peser dans le débat sur l'avenir du rail en Europe" en défendant un "modèle 100 % public, unifié et eurocompatible".
Mais pour les syndicats, le projet ne règle en rien le problème de l'endettement et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises, séparées en 1997.

Les revendications des cheminots portent aussi sur "la réhumanisation des gares et des trains", "une modification radicale de la politique menée à Fret SNCF", chargé du transport des marchandises, "une mutualisation des moyens humains et matériels au service de toutes les activités" et "des conditions sociales de vie et de travail de haut niveau".
A leur demande, la CGT-Cheminots, SUD-Rail et l'Unsa doivent être reçus le 12 juin par M. Frédéric Cuvillier pour discuter du projet de loi.
Réunis dans une plateforme revendicative commune, les trois syndicats avaient rassemblé des milliers de cheminots à Paris le 22 mai pour réclamer une "autre réforme".


Un autre préavis le 17 juin ?

L'Unsa, deuxième syndicat, a décidé de ne pas se joindre à la grève du 11 juin afin de privilégier "un dialogue constructif" jusqu'à la rencontre avec le
secrétaire d'Etat aux Transports. "On tirera la conclusion le soir du 12 juin", a assuré son secrétaire général adjoint Roger Dillenseger. "Nous espérons sortir du dialogue par le haut", a-t-il ajouté. L'Unsa a prévu de déposer un préavis de grève "à partir du mardi 17 juin pour peser sur l'examen du projet de loi au Parlement", au cas où les négociations avec les responsables politiques n'aboutiraient pas",
Selon M. Dillesenger, "des avancées" ont déjà été obtenues mardi lors d'une rencontre entre la direction de la SNCF et le syndicat concernant l'unité sociale du groupe. L'Unsa a aussi demandé à rencontrer le président de la SNCF, Guillaume Pepy, et le patron de RFF, Jacques Rapoport.

La CFDT, quatrième syndicat, a également refusé de s'associer à la grève. Elle dénonce une "mise en scène visant à faire croire que ce rapport de force programmé serait à l'origine des avancées sociales déjà négociées par la CFDT". Le syndicat affirme avoir choisi "de privilégier la négociation au rapport de force tant l'enjeu de la réussite de réforme ferroviaire est crucial". "Cette réforme est essentielle pour enrayer le déclin et engager le développement du transport ferroviaire attendu par l'ensemble de nos concitoyens et des entreprises", précise-t-elle.


Une grève "précipitée" pour la direction

François Nogué, DRH du groupe, a dit la semaine dernière "s'interroger sur les motivations de certains syndicats qui, avec des mots d'ordre réducteurs et simplistes, appellent à cette grève précipitée".
Commentant le préavis déposé, il a jugé qu'il évoquait "des sujets internes à la vie de l'entreprise, qui n'ont que peu de rapport avec la réforme ferroviaire".
Il a, en outre, rappelé que tous les syndicats sont en faveur d'un rapprochement entre la SNCF et RFF. "Nous arrivons maintenant dans la dernière ligne droite avant le débat parlementaire et évidemment, les différences de positions, de postures, (entre syndicats) se précisent", a-t-il estimé.


Les taxis aussi mercredi

Mercredi s'annonce compliqué en terme de transport, puisque plusieurs fédérations françaises de taxis ont appelé à manifester, dans le cadre d'un mouvement de grève européen contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur.

avec AFP
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