Le vainqueur du Vendée Globe se prépare cet été pour la route du Rhum. Rencontre avec le champion. Son entraînement vient de commencer.
«Je suis surtout très heureux de renouer avec le solo, même si je ne serai pas tout à fait seul à bord puisque je vais effectuer cette première navigation, comme toutes celles de mon programme d’entraînement, en mode « faux-solitaire ». »
Le « faux-solitaire », de quoi s’agit-il ?
F.G. : « Il s’agit de me mettre en situation, et de naviguer comme si j’étais en course et en solo, sauf qu’il y aura toujours au moins une personne à mes côtés, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité. Il n’est en effet pas question, lors de ces navigations près des côtes, dans des zones d’important trafic maritime, avec beaucoup de cargos, de bateaux de pêche et de plaisance, de prendre des risques inutiles en naviguant en solitaire. De mon côté, je pourrai mieux me focaliser sur le sportif, sur les manœuvres ou encore sur la gestion du sommeil…Il me faut retrouver mes repères. Sébastien Gladu, le boat captain de MACIF et Fabien Delahaye*, Skipper Macif 2012, vont m’accompagner pour ces premières 36 heures en mer. Ils devront s’adapter à mon rythme et me permettront d’aller engranger un peu de sommeil quand je sentirai que le moment est opportun. Au-delà de la veille de sécurité permanente, ils vont aussi valider les évolutions apportées cet hiver. Ils m’aideront aussi à travailler les réglages, ou encore à optimiser les performances du bateau en termes de vitesse pure. »
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Justement, en quoi a consisté le chantier de cet hiver ?
F.G : « Le plus gros des travaux concerne le remplacement de la quille et du mât. Nous avons aussi fait un check-up complet de MACIF qui a déjà parcouru 60 000 milles, soit l’équivalent de plus de deux tours du monde sur ces trois dernières années ! Au-delà, nous avons également apporté plusieurs petites modifications afin d’optimiser le bateau, en particulier au niveau du matériel électronique. Nous avons remplacé de nombreux capteurs qui mesurent les efforts subis et les performances. Cela nous a donné pas mal de petites bricoles à calibrer et à régler avant cette première navigation d’entraînement. »
Quel est le programme pour cette première sortie au large ?
F.G. : « Au regard du niveau de compétition attendu au départ de Saint-Malo, il s’agit de rendre toutes ces navigations d’entraînement les plus bénéfiques possibles, tant au niveau des développements techniques, que sur le plan sportif. Il s’agit notamment de profiter de toutes les fenêtres météo de vent plus soutenu que l’on peut rencontrer cet été. Pour cette première, on s’est concerté avec Vincent Riou, dont le bateau a été mis à l’eau en même temps que MACIF, pour partir ensemble et éventuellement descendre jusqu’au Portugal dans un bon flux de Nord-Ouest. De la brise, un futur et solide concurrent pour s’étalonner en vitesse : toutes les conditions sont réunies pour que cette première sortie dans le golfe de Gascogne me donne un vrai avant-goût de Rhum ! »
Questions posées par le service de presse Macif.