Astrid Cornet est accusée de l'assassinat de ses deux enfants en 2011 à Cléden-Cap-Sizun (Finistère), suivi d'une tentative de suicide. Lundi son procès s'est ouvert devant la cour d'assises du Finistère.
Soupçonnée du double infanticide de ses deux garçons, Nicolas, 9 ans, et Alexandre, 4 ans, Astrid Cornet, 40 ans, est apparue dans le box des accusés le visage impassible.
Vêtue d'un chemisier noir et blanc sous un gilet noir, coupe au carré courte, cheveux brun et lunettes sur le nez, l'ancienne institutrice s'est décrite comme quelqu'un de "vulnérable et influençable", indiquant avoir du mal à exprimer ses émotions.
"Je parais glaciale, je suis à l'intérieur de moi très triste"
a-t-elle assuré, affirmant pleurer "tous les jours en regardant l'album de (s)es enfants".
Cette femme à la forte corpulence, originaire de la Sarthe, est également mise en examen pour faux et usage de faux en écriture.
Elle avait souscrit de nombreux crédits renouvelables en imitant parfois la signature de son mari, justifiant son acte par l'accumulation de dettes dont son mari ignorait l'existence.
Le jour du drame, celui-ci lui avait laissé un message sur le répondeur du domicile, l'interrogeant sur un incident de paiement dont il venait de prendre connaissance.
"Elle s'est comportée comme un enfant pris en faute "
a expliqué par visio-conférence le Dr Masson, psychiatre. "Elle a fait une espèce de fugue, elle a paniqué", a-t-il ajouté, soulignant une "personnalité un peu fragile" et un "mode de fonctionnement névrotique", mais excluant toute anomalie mentale ou psychique.
Cependant, une autre expertise psychiatrique a conclu à une abolition du discernement de l'accusée."Très proche" de ses enfants
Les témoignages d'anciens collègues et d'amies ont fait état d'une personne "gentille", "gaie" et "très proche" de ses enfants.Les corps sans vie de ces derniers avaient été retrouvés le 15 septembre 2011 au matin dans la voiture de la famille, garée à la pointe du Van (sud-Finistère), à Cléden-Cap-Sizun, aux côtés de leur mère inanimée.
D'une voix monocorde, le visage toujours figé, Astrid Cornet a raconté à la cour la journée du drame.
"J'ai pris peur, j'ai paniqué"
a-t-elle indiqué, à propos du message laissé par son mari sur le répondeur, ajoutant avoir eu l'idée de se suicider avant de s'interroger sur le sort de ses garçons. "Je ne pouvais pas laisser mes enfants seuls dans ce monde", a-t-elle raconté.
Elle a expliqué avoir ouvert le gaz dans l'appartement , avant de donner aux garçons, et de prendre elle-même, des ampoules de lithium et un sirop anti-tussif. Voyant que rien ne se passait, elle a dit avoir décidé de partir en Bretagne pour se jeter avec ses enfants du haut d'une falaise.
Une fois sur place, ne parvenant pas à trouver un endroit propice, elle a indiqué s'être garée dans un endroit isolé et avoir tenté de mettre le feu à la voiture
alors que ses enfants dormaient. N'y parvenant pas, elle a pris tout ce qui lui passait sous la main et allumé un feu dans l'habitacle, ce qui a eu pour conséquence de réveiller ses fils.
lui a demandé Nicolas, selon le récit de l'accusée, qui a précisé avoir empêché son fils d'ouvrir la portière, avant que les deux enfants ne s'évanouissent."Maman est-ce qu'on va mourir?"
L'autopsie a révélé qu'ils étaient morts par asphyxie après une importante inhalation de monoxyde de carbone. La mère, restée dans le coma pendant trois semaines, avait ensuite tenté à plusieurs reprises de se donner la mort.
Le père avait donné l'alerte la veille du drame, après avoir constaté la disparition de sa femme et de ses enfants.
Le verdict sera rendu mercredi. Astrid Cornet risque la réclusion à perpétuité.
Le rappel des faits