Angers : la permanencière du Samu relaxée après le décès d'une jeune femme

Le tribunal correctionnel d'Angers a relaxé lundi une permanencière du Samu, chargée de gérer les appels adressés au 15, et accusée d'homicide involontaire pour la mort en 2009 d'une jeune femme de 27 ans, prise en charge tardivement.

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Lors de l'examen de l'affaire, en janvier dernier, le tribunal avait requis un an de prison avec sursis pour la permanencière ainsi que 50 000 euros d'amende à l'encontre du CHU d'Angers, qui comparaissait pour le même chef et est également relaxé.

Le 9 avril 2009, Arnaud Blot avait multiplié les appels au 15 et décrit auprès de Florence Madet, permanencière auxiliaire de régulation médicale (Parm) du Samu, le malaise dont était victime sa compagne âgée de 27 ans, qui avait mis au monde son troisième enfant un mois et demi auparavant.

Il était reproché à Florence Madet d'avoir mal analysé la situation alors qu'elle disposait des éléments pour le faire, la mission des Parm étant notamment de prioriser les appels en fonction de la gravité du cas exposé et de l'urgence perçue, et de transmettre le cas échéant au médecin régulateur.
Selon l'expertise médicale, qui a retenu l'embolie pulmonaire comme hypothèse la plus probable du décès, faute d'autopsie, il est impossible d'affirmer qu'une intervention plus rapide des secours aurait permis de sauver Stéphanie Rousset.

A la barre, Florence Madet, décrite comme une professionnelle consciencieuse, avait expliqué qu'elle pensait avoir affaire "à une crise d'angoisse" et qu'elle "était restée sur cette idée première", ne transmettant pas l'appel en priorité aux médecins du Samu.
Il était reproché au Centre hospitalier universitaire d'Angers d'avoir organisé le service de permanence du 15 avec un seul médecin régulateur malgré l'importance de l'activité, d'avoir laissé aux Parm une autonomie de traitement des appels excédant leur compétence et de ne pas leur avoir proposé une formation adaptée.

"Je m'étais fait tous les scénarios possibles dans ma tête sauf celui-ci (ndlr : la relaxe). Je ne comprends pas ( ...) C'est pire qu'une déception, ce n'est pas entendable. Mais sur le plan judiciaire, j'irai au bout de ce qui est possible", a déclaré le compagnon de la victime après l'annonce de la décision.

"C'est une grande satisfaction pour Mme Madet qui, pendant six ans, a enduré cette procédure pour des faits extrêmement lourds. C'est un poids qui s'enlève sur ses épaules (....) Le lien de causalité n'a pas été établi", a estimé l'avocat de la Parm, Jean-Pierre Bougnoux.

De son côté, le CHU d'Angers s'est réjoui de la décision, soulignant "le soulagement de voir ce procès s'achever (...) C'est un procès, en dépit de la durée de la procédure, qui a été mené dans le respect de la mémoire de Mme Rousset et dans celui de la justice", a ajouté l'établissement dans un communiqué.

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