Gilles Le Guen, qui avait rejoint les rangs d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali, a été condamné vendredi à huit ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris
Né à Nantes en février 1955, et donc âgé de 60 ans, il a été déclaré coupable d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il s'agit de la première condamnation sur le fondement d'une loi votée fin 2012, qui permet de poursuivre des Français soupçonnés d'avoir participé à des actes terroristes à l'étranger ou d'être partis s'y entraîner.
Cette peine est conforme aux réquisitions du parquet contre Gilles Le Guen, qui était poursuivi notamment pour avoir pris part à l'offensive des islamistes sur la ville de Diabali en janvier 2013. Il se trouvait dans un pick-up chargé d'explosifs, à l'écart, mais s'était défendu d'avoir directement participé à l'attaque.
Cet ancien capitaine dans la marine marchande a été arrêté dans la nuit du 28 au 29 avril 2013 par les forces spéciales françaises au Mali. A l'époque, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian le décrit comme "un paumé qui devient terroriste".
Titulaire d'un brevet de la marine marchande obtenu à la fin des années 80, ce Breton, converti à l'islam de longue date, a beaucoup voyagé avant de s'installer au Maroc, en Mauritanie puis au Mali depuis cinq ans avec sa deuxième épouse, une Marocaine.
Il avait été repéré en septembre 2012 dans les rangs d'Aqmi sur un cliché récupéré par les services secrets français.
Dans une vidéo mise en ligne début octobre 2012 sur le site d'information mauritanien Sahara Media, il avait mis en garde "les présidents français, américain" et l'ONU contre une intervention militaire au Mali en préparation contre les groupes islamistes armés qui contrôlaient alors le nord du pays.
Vêtu d'une tunique beige, d'un turban noir, portant une moustache et un bouc, Gilles Le Guen était apparu devant un fond noir portant le sigle d'Aqmi, un fusil-mitrailleur posé à ses côtés.
avec AFP