Frédéric Sausset a vu sa vie basculer en 2012. Une éraflure à un doigt, une virulente bactérie, un mauvais traitement médical. Il tombe dans le coma et se réveille amputé des quatre membres. Il se lance alors un défi pour redonner du sens à une vie qui n’en a plus : devenir pilote automobile.
24 heures du Mans 2016 : la course à la vie de Frédéric SaussetFrédéric Sausset a 46 ans et est chef d’entreprise du Loir et cher de 46 ans. Il a toujours aimé les belles voitures, la voiture, l’adrénaline du sport auto. Mais avant 2012, il n’était pas un pilote. Juste un passionné qui venait de s’acheter une Porsche, le rêve de sa vie.
Privé de ses quatre membres à cause d’une égratignure mal soignée
Après avoir contracté une grave infection qui le privera de ses quatre membres, il se lance le défi de devenir pilote d’endurance pour participer à la course d’endurance la plus longue du monde. C’est ce qu’il a réussi à faire le week-end du 18 et 19 juin avec Christophe Tinseau et le Manceau Jean-Bernard Bouvet.Jean-Bernard Bouvet, pilote de V de V, 8 participations au Mans : "Je voyais Fred sur les circuits pour les courses de V de V. Son courage et ses capacités de pilote m’ont impressionné. J’ai rejoint le team en février."
Le monde du sport auto à convaincre
Pour pouvoir participer à cette course, Fred a du convaincre Jean Todt, président de la FIA, Pierre Fillon, président de l’ACO et tout le monde du sport automobile qui n’avait jamais vu de pilote quadri amputé participer à une course d’endurance aussi longue et aussi difficile. Jean Todt, président de la Fédération internationale de l’automobile : "C’était une grosse responsabilité. Il ne fallait pas mettre les autres pilotes en danger. Mais Frédéric a rempli des conditions drastiques et nous a prouvé qu’il était un vrai pilote. Il nous a convaincu."Nous n’avons pas accepté qu’il participe aux 24 Heures du Mans parce qu’il nous faisait de la peine. Il a gagné sa place en démontrant ses grandes capacités de pilote sur les différents circuits européens lors des couses du championnat V de V. C’est un homme extraordinaire."
Vincent Beaumesnil, directeur des sports de l’ACO.
3 millions d’euros à trouver
Une fois les portes ouvertes, Frédéric Sausset avait un autre défi : trouver trois millions d’euros pour financer l’aventure : une saison en V de V pour apprendre à piloter, une voiture adaptée, les séances d’entraînement sur les circuits, les pneus, l’essence… une fortune. En deux ans, Frédéric et ses proches ont reçu le soutien financier d’une soixantaine de sponsors. Des particuliers, des collectivités mais aussi des équipementiers automobiles, des banques et des assurances.Eric Reverberi, responsable rallyes et endurance chez Total, un des sponsors de la Team SRT41 : "Au début, Total a eu quelques réticences. D’habitude, nous soutenons les gros teams qui font des résultats. Mais son courage nous a convaincus. Nous avons tenu à participer à cette magnifique aventure humaine".
>> VIDÉO. Une incroyable leçon de vie que Marine Rondonnier, Yann Ledos et Sophie Boismain vous racontent