Les Galeries Lafayette annoncent la vente de leurs magasins du Mans et Angers. Les fonds de commerce et les murs vont être repris par la Société Grands Magasins, une entreprise familiale spécialisée dans le grand commerce de centre-ville.
Que les clients se rassurent, les Galeries Lafayette changent de propriétaire mais pas de nom. Le groupe a décidé d'affilier sept établissements à la Société Grands Magasins, dont ceux du Mans et Angers.
"Nous continuerons à faire rayonner la marque et le savoir-faire mode des Galeries Lafayette au cœur des villes françaises de taille moyenne, tout en permettant aux magasins concernés de retrouver une dynamique locale grâce au concours de partenaires très engagés", assure Les Galeries Lafayette dans un communiqué.
Spécialisée dans l’acquisition et la réhabilitation de centres commerciaux d’hyper centre-ville, la Société Grands Magasins détient déjà en Pays de la Loire la zone d’activité Sud Avenue à La Roche-sur-Yon et le centre commercial Oceanis à Saint-Nazaire.
Il s’agit "d'une opportunité patrimoniale rare", selon son président, Frédéric Merlin. Dans un communiqué distinct, il se réjouit de ce projet qui "ancrera (son) groupe comme un acteur engagé du commerce de centre-ville en France". "Ces sept magasins, tous de grande qualité architecturale, sont situés en cœur de villes", explique-t-il.
Quelles conséquences pour les salariés ?
"Cette opération n’aurait pas d’impact sur l’emploi", affirme la direction. "Les magasins nouvellement affiliés continueront, comme le reste du réseau, à bénéficier de l’offre de mode et du plan d’animation commercial et marketing des Galeries Lafayette."
L'opération, qui vient d'être présentée aux instances représentatives du personnel, doit être finalisée début 2022. Selon la déléguée syndicale centrale CGT Viviane Cabirol, "un CSE central est prévu début septembre" sur ce projet.
Sa collègue, la secrétaire générale de la CGT du magasin d'Haussmann à Paris Fouzia Es Salmi craint "une casse sociale". Lors de la reprise des 22 magasins par FIB, assure-t-elle, "un accord avait été négocié sur les acquis des salariés, qui ont été maintenus 15 mois après la reprise. Mais au bout des 15 mois, ils ont tout perdu", notamment "le 13e mois et la prime de vacances".
Même crainte pour David Pereira, du syndicat SUD du magasin Haussmann, qui "ne comprend pas cette stratégie. Les magasins de province ont moins souffert de la crise sanitaire, ils ont même soutenu Haussmann"à la peine, faute de touristes étrangers.
Outre les sept établissements affiliés à la Société des Grands Magasins (Angers, Le Mans, Dijon, Grenoble, Limoges, Orléans et Reims), trois autres doivent être repris par la société Hermione People & Brands de la Financière immobilière bordelaise (Pau, Rosny et Tours). Le fonds de commerce du magasin d'Avignon serait lui confié à Philippe Sempéré et Nicolas Chambon, affiliés du magasin de Béziers.
Ces onze magasins pèsent, selon une source proche du dossier, environ 200 millions d'euros de chiffre d'affaires.