Ils ou elles ne sont ni policiers ni gendarmes, mais enquêtent sur les disparitions, au sein d’Assistance et recherche de personnes disparues. L’association ARPD, qui fête ses 20 ans cette année, souhaite apporter une aide aux familles, sans entraver les enquêtes officielles. Anne Marais, sa présidente en Pays de la Loire, manage une équipe de 45 bénévoles.
"Aux 55 000 disparitions inquiétantes en France l’an dernier, notre association ajoute environ 5 000 disparitions volontaires" explique Anne Marais, présidente de l’association Assistance et recherche de personnes portées disparues* (ARPD) en Pays de la Loire. L’objectif de cette association est de porter assistance aux familles qui se retrouvent dans la difficulté après la disparition d’un proche, qu’elle soit récente ou plus ancienne, "et quand c’est nécessaire, de rechercher le ou la disparu(e)".
Des volontaires aux compétences pluridisciplinaires
Anne coordonne une équipe de bénévoles sur sa région.
"Nous sommes 45 en Pays de la Loire et 600 en France avec, dans nos rangs, d’anciens gendarmes et policiers, d’anciens juristes, des spécialistes de recherches ADN, des maîtres-chiens ou des détectives privés".
Mais nul besoin d’avoir été enquêteur de métier pour adhérer, juste l’envie d’aider aux recherches et au soutien des familles.
Une collaboration dans le respect des autorités
"Depuis quelques années, il n’y a plus de recherches dans l’intérêt des familles, explique Anne, police et gendarmerie ne peuvent ouvrir un dossier de disparition que si elle est qualifiée d’inquiétante".
Depuis quelques années, il n’y a plus de recherches dans l’intérêt des familles.
Anne MaraisPrésidente de l'ARPD en Pays de la Loire
C’est la raison pour laquelle certaines familles se tournent alors vers l’association. Et même dans le cadre d’une enquête officielle, l’ARPD est parfois sollicitée.
"Dans ce cas, nous prenons contact avec les autorités que nous tenons informées. Nous demandons toujours si nos actions ne sont pas gênantes pour eux". L’association affirme travailler dans le respect de ce que la loi l’autorise à faire, et "en parfaite coordination" avec les autorités.
Comprendre pour mieux trouver
"Le travail de recherche est intéressant à la fois intellectuellement et humainement, fait valoir Anne, qui cherche à comprendre les mécanismes humains qui poussent une personne à partir. Par ailleurs, les familles sont soulagées d’avoir ne serait-ce qu’une écoute".
L’association n’a pas les moyens des autorités pour mener ses enquêtes, "nous ne pouvons pas traquer un téléphone ou accéder à des comptes bancaires", mais elle utilise beaucoup les réseaux sociaux, les enquêtes de proximité ou les documents fournis par les familles. "Nous pouvons aussi être amenés à publier des avis de recherche".
Des résultats positifs
Depuis le début de l’année, 17 dossiers sont ou ont été traités par l'association en Pays de la Loire. "Nous en avons résolu 9 et 8 sont en cours".
Neuf personnes, des majeurs, ont donc été retrouvées. Un seul n’a pas souhaité reprendre contact avec ses proches. "En France, la loi autorise chaque majeur à disparaître. Nous prévenons toujours la famille que si le ou la disparu(e) ne souhaite pas reprendre contact, nous ne pourrons pas aller au-delà. C’est parfois frustrant pour la famille, mais c’est aussi une part de soulagement de savoir que leur proche est en vie".
* L’ARPD recherche des bénévoles. arpd.fr
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