Dominique Godet a été adoptée par une famille de Vendée. Adulte, elle est partie en quête de sa famille biologique. Un parcours qu'elle retrace aujourd'hui dans un livre à paraître.
À 58 ans, Dominique Godet est en train de terminer l'écriture d'un ouvrage qui raconte sa vie. 197 pages, précise-t-elle, éditées à compte d'auteur.
"J'ai écrit ce livre pour partager mon histoire, qui est quand même assez particulière, parce que c'est un parcours du combattant, raconte Dominique, ce livre, c'est un hommage à Pierre et Denise, mes parents adoptifs. Puisque c'est grâce à eux que je suis là aujourd'hui".
Née en Alsace, puis placée dans une pouponnière, elle est adoptée à l'âge de 11 mois par un couple de Vendéens.
La Vendée où Dominique réside toujours, au Boupère, dans le bocage.
Dominique a un frère aîné, Jean-Pierre, adopté deux ans avant elle. Aucun lien biologique entre eux si ce n'est "un lien très fort".
"Dès qu'on a pu comprendre les mots de nos parents adoptifs, tout petits, ils nous ont expliqué qu'ils nous avaient adoptés, qu'ils ne pouvaient pas avoir d'enfant et qu'ils sont allés nous chercher l'un et l'autre à Strasbourg".
Dès l'âge de 16 ans, Dominique a le désir de retrouver sa mère biologique pour savoir qui est sa famille, si elle a des frères et sœurs. Mais aussi pour une autre raison.
"Par rapport à des problèmes de santé, quand on va voir un médecin et qu'on vous demande "est-ce que dans votre famille, il y a des problèmes de santé, non, je ne sais pas, j'ai été adoptée". Donc à force qu'on me dise ça, c'est vrai qu'on se dit, "ce serait quand même bien que je sache". C'est la raison principale".
Mais Dominique veut aussi connaître ses racines "parce que c'était un morceau de puzzle qui me manquait. Savoir d'où je venais vraiment, qui j'étais".
Un accouchement sous X
"Ça commençait réellement à me travailler. J'en parlais à mes parents ouvertement mais ils étaient un petit peu fermés par rapport à ça".
La veille de ses 30 ans, ses parents adoptifs lui remettent finalement son dossier d'adoption.
Celui-ci contient suffisamment d'éléments pour permettre à Dominique d'avancer dans sa quête. "Il y avait mon carnet de placement avec un numéro de matricule et grâce à ce numéro de matricule, j'ai écrit à l'A.S.E. (L'aide sociale à l'enfance) de Strasbourg en donnant mon numéro de matricule. Et puis, après un mois et demi, on me téléphone, c'est un monsieur du département qui m'appelle pour m’annoncer la bonne nouvelle".
Dominique apprend qu'elle est la quatrième d'une fratrie et la seule à avoir été abandonnée parce que née hors mariage. Sa mère biologique a donc souhaité accoucher sous X.
Elle retrouve d'abord une demi-sœur, puis deux demi-frères qui, eux, ont continué de vivre ensemble.
Dominique a également pu retrouver cette mère biologique qu'elle a vue durant quelque temps.
"Je l'ai rencontrée le 1ᵉʳ novembre 1995. J'ai été reçue à bras ouverts. Elle m'a expliqué le "pourquoi du comment" de l'abandon. Donc là, j'avais réellement des réponses précises. Et elle ne m'avait jamais oublié en fin de compte".
Ma mère biologique, c'est une femme qui a beaucoup souffert psychologiquement
Dominique GodetAuteur de "Moi, j'ai été choisie"
Dominique entretiendra quelques liens avec sa mère avant qu'elle ne soit placée en Ehpad.
Aujourd'hui, elle ne voit plus guère qu'une petite nièce, son dernier lien avec cette famille biologique mais elle a bouclé la boucle. Dominique Godet voulait savoir d'où elle venait pour envisager sereinement son avenir et la suite de sa vie.
"Pour moi, ce fut une belle thérapie. Je vois un psychologue, il m'a beaucoup conseillé, il m'a encouragé. Mes enfants m'ont également encouragé. Et aujourd'hui, c'est la sérénité qui est revenue".
Récit : Fabienne Béranger avec Emmanuel Faure
"Moi, j'ai été choisie", sortira le 30 novembre.
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