Bruno Retailleau a dénoncé samedi 4 mars un "lynchage" de François Fillon et une "lapidation médiatique" devant des représentants de la société civile soutenant le candidat de la droite, réunis à Aubervilliers. Il appelle aussi son camp à ne pas "modifier" la ligne politique choisie à la primaire.
L'ex-Premier ministre n'a "jamais été le candidat de la société politico-médiatique", il subit aujourd'hui "injures et insultes", a dénoncé le chef de file des sénateurs LR et président de la région Pays de la Loire, devant plus d'un millier de personnes, selon un décompte de l'AFP, rassemblées à Aubervilliers.
Contre François Fillon, "c'est un lynchage, un acharnement, qui n'a aucun précédent dans l'histoire de la Ve République, la lapidation médiatique est quotidienne", a poursuivi M. Retailleau, coordonateur de la campagne. "Ne soyez pas naïfs, (cela) vient à point, posez-vous les bonnes questions", a lancé le sénateur vendéen.
Des questions rhétoriques
François Fillon, attendu en milieu d'après-midi, devait clore l'événement, auquel assistait notamment Luc Chatel, avec un discours annoncé comme "historique" par Pierre Danon, responsable du pôle "société civile" de la campagne.
Depuis quand il suffit d'un article du Canard enchaîné pour que, instantanément, le parquet national financier déclenche une enquête préliminaire, alors qu'il y a tant de livres qui sortent depuis des mois et qui mettent en cause des personnalités politiques?
"Pourquoi cette disproportion entre les faits qui ne sont pas avérés, qu'on lui reproche, et l'impact sur la société française, la démocratie française? Pourquoi lui, pourquoi maintenant à quelques semaines du premier tour d'une élection décisive pour l'avenir de la France?" a-t-il également demandé.
Le candidat légitimé par la primaire
"La démocratie, c'est le vote. La primaire a été claire. C'est une ligne politique qui a été choisie. Que des appareils ne s'avisent pas à modifier cette ligne politique!" a aussi averti cet indéfectible soutien, alors que les très nombreux partants souhaitent quasiment tous faire remplacer François Fillon par Alain Juppé.Selon M. Retailleau, "le peuple de France en a marre de se faire voler ce vote". Dans la salle, une femme a crié "Fillon démission" en début de meeting, plusieurs dans la salle répondant par des "Fillon président".