La dématérialisation des cartes grises mise en place en novembre dernier devait éviter les files d’attente en préfecture. La réalité est tout autre, les usagers dénoncent des bugs à répétition.
Le site de l’ANTS devait être la vitrine de la préfecture du XXIème siècle, la dématérialisation pour échapper aux guichets et aux files d’attente interminables pour obtenir une carte grise.
Quatre mois après son lancement, le 6 novembre dernier, les consommateurs sont nombreux à s’exprimer sur les forums pour dénoncer les bugs à répétition du site. Certains attendent depuis plus de 100 jours de voir leur demande de carte grise finalisée.
Des sociétés ont senti le vent tourner. Elles proposent de gérer pour les usagers la demande de cartes grises, un service qui coûte entre 20 et 60 euros selon le véhicule à immatriculer.
Les professionnels aussi doivent assumer les disfonctionnements de l’Etat.
"On fait des locations avec option d’achat, avec des organismes financiers et bancaires qui nous demande la carte grise avant de pouvoir nous payer les véhicules… On peut vite se retrouver avec près de 100 000 euros d’avance de trésorerie, c’est lourd à supporter financièrement", explique Philippe Chiron, Directeur Général de Rocade Sud Automobiles.
Une situation qui risque d’empirer dans les prochains mois, car traditionnellement il y a un pic des demandes d’immatriculation en mars et avril, précise Laëtitia Bertron-Sury, responsable Pays de la Loire du Conseil National des Professions de l'Automobile.
Les demandes de la région Pays de la Loire sont traitées au CERT à Poitiers. Le nombre de dossiers en attente y serait aujourd’hui de 50 000.
► Le reportage de Vincent Raynal et Antoine Ropert avec comme interlocuteurs :
Ly-Vanh Pinson, négociant automobile, Frank Amega, Président Société Facil'Immat, Philippe Chiron, Directeur Général de Rocade Sud Automobiles et Laëtitia Bertron-Sury, responsable Pays de la Loire du Conseil National des Professions de l'Automobile.