Dans les centres villes des Pays de la Loire, les magasins non essentiels ont tiré leurs rideaux. Commandes via internet, livraisons à domicile, click and collect, les commerçants essaient de maintenir leur activité, mais l’atmosphère est morose.
Dans le centre-ville d’Angers, seuls les magasins de première nécessité sont ouverts et l’atmosphère tend à ressembler à celle du premier confinement, nous explique Nicolas Grolleau, gérant d’un magasin de jouets, Le p’tit Lutin, au centre-ville d’Angers.
"Il y a encore un peu de vie, mais à partir de la semaine prochaine, ce sera réellement mort", confie ce commerçant dont les portes de son magasin sont restées closes ce matin.
Face au deuxième confinement qui impose la fermeture des commerces non essentiels, Nicolas Grolleau réfléchit à mettre en place un système de click and collect et de livraison, mais sans trop y croire. "Je veux sonder en fonction des appels des clients". Pour l’instant, il les renvoie vers son site marchand.
"Les mois de novembre et décembre, représentent entre 25 et 30% du chiffre annuel. Cela va être une perte sèche de 13% en novembre", prévoit-t-il d’ores et déjà, dépité. Et il ne manque pas de relever la concurrence déloyale des grandes surfaces qui peuvent sans restriction vendre des jeux et des jouets à deux mois des fêtes de fin d’année.
Même état d’esprit à la librairie La Durance à Nantes, qui ne cache pas son agacement alors que la Fnac a décidé d’ouvrir l’ensemble de ses magasins.
Fermée lors du premier confinement, cette librairie du centre-ville nantais, a cette fois décidé de rester ouverte afin que les clients puissent retirer leur commande en magasin. "La librairie reste ouverte aux heures habituelles d’ouverture et les clients peuvent réserver un livre sur le site, par mail ou par téléphone et venir le retirer à l’entrée de la librairie", explique son gérant, Daniel Cousinard.
Le click and collect, un dispositif plébiscité en période de confinement
"Dans cette période aussi vitale pour nous, on ne peut pas laisser le terrain à Amazon et à la Fnac qui se cache derrière la distribution de produits informatiques pour rester ouvert. C’est une position très limite. Il y a un problème d’équité devant la liberté de commercialiser", souligne ce libraire, un point de vue largement partagé par la profession.Dans cette atmosphère pesante, la librairie a malgré tout profité d’un bel élan de solidarité de ses clients, très nombreux jeudi 29 octobre, veille du reconfinement. "C’était comme un samedi de Noël, très dense. On a fait l’équivalent de 5 jours de chiffre d’affaire", se réjouit Daniel Cousinard. Mais cette belle journée de vente ne compensera pas les pertes à venir, car "le mois de novembre est l'un des plus importants avec celui de décembre".
Le grand magasin "Les Galeries Lafayette" de Nantes propose à ses clients un service de commande par téléphone, à compter du 2 novembre prochain. Les achats pourront ensuite être récupérer à l’extérieur du magasin ou livrés à domicile, dans un rayon de quatre kilomètres, trois heures après la commande si elle est passée avant 15 heures.
À Angers, la plateforme commerciale Angersshopping, mise en ligne lors du premier confinement, devrait permettre aux commerçants de garder de la visibilité auprès de leurs clients. Les commandes se font via internet, sont récupérées sur place ou livrées dans les 72 heures sur Angers.