Coronavirus : l’association La Plateforme au chevet des intermittents des Pays de la Loire

Avec le confinement, tous les équipements culturels ont été amenés à fermer, et les acteurs de la vie culturelle à reporter ou à annuler leurs événements. Des décisions lourdes de conséquences. L'association La Plateforme apporte un soutien et une écoute face à cette crise sans précédent.

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Dans la région, outre la fermeture de toutes les salles et infrastructures culturelles, de nombreux festivals ont déjà été annulés ou reportés. Le risque pour ces structures et notamment pour les plus fragiles, c’est de disparaître à l’issue de cette crise.

L’association La Plateforme, basée à Nantes, se définit comme un "pôle cinéma et audiovisuel des Pays de la Loire". Son but est de fédérer tous les acteurs de ce secteur, qu’ils soient producteurs, réalisateurs ou techniciens.
Face à la crise, elle est donc un outil indispensable pour venir en soutien et à l'écoute des intermittents et des structures culturelles de la région. 

Rencontre avec Adrien Heudier, directeur de La Plateforme :

Qu’elle est l’activité actuelle de l’association ?

Toutes les rencontres professionnelles, les projections, les ateliers, les groupes de travail, tout est annulé pour le moment.

Notre activité est en train de muter parce qu’il faut repositionner le travail de l’association pendant la crise, sur une information en direction des professionnels, un travail de veille sur toutes les mesures, toutes les annonces gouvernementales et autres.
C’est aussi un travail de recensement des situations des professionnels, parce que ce qui se passe dans la filière, c’est chaud ! C’est très tendu !

Il y a avait beaucoup de tournages de documentaires en cours par exemple, de films qui devaient être tournés et qui vont être reportés…et encore, ça dans le meilleur des cas.

C’est pour ça que l’on a lancé un questionnaire. On en est encore au début, il y a une soixantaine de réponses pour le moment. Il va nous permettre de prendre la température de la filière, c’est un peu ça l’idée.
On voulait réagir très vite pour avoir une 1ère idée de la situation et pouvoir aider notamment les collectivités à comprendre ce qui se passaient pour mieux décider après des mesures.

On a fait aussi une page ressource dans laquelle on collecte toutes les informations et les mesures des différentes institutions et organismes.
 

Notre boulot de réseau, c’est d’accompagner la filière, donc, dans un moment comme celui-ci, on a un rôle crucial à jouer, après, c’est un peu nouveau pour nous, on essaye de comprendre comment on peut agir.

À la fois, il faut que l’on fasse un travail d’écoute et de dialogue avec la filière pour comprendre la situation, toutes les problématique. Mais on est aussi interrogé par les collectivités, par la ville, par le département, par la région pour savoir quelle est la situation dans la filière et comment est-ce que les collectivités peuvent ajuster les dispositifs annoncés.

Quelles sont les conséquences de cette crise sur la filière ?

C’est quelque chose qui nous tombe dessus, qu’on n'avait pas prévu et qui bouleverse tous les repères, les calendriers, les pratiques, les habitudes. On  ne sait pas par quel bout prendre le problème.

On se rend compte qu’au-delà des problématiques individuelles, tout se tient, il y a une forme d’interdépendance et plus que jamais on sent que si un maillon de la filière s’écroule, tout peut s’écrouler.
C’est ça qui est hyper important à comprendre, c’est qu’il y a des problématiques d’intermittents, de diffuseurs, de producteurs,….

C’est un écosystème donc si il n’y a plus de producteurs, il n’y a plus de films, et plus d’intermittents qui bossent.
S’il n’y a plus de salles de cinéma, on peut plus monter les films. Tout se tient, donc il va falloir réussir à maintenir l’existence de cet écosystème et trouver les zones plus faibles que les autres pour mettre en place des interventions très vite.

Ce que l’on constate, c’est qu’il y a un bouleversement du secteur et l’on n'est pas du tout sûr que ce qui était engagé avant la crise reste en place après. Les diffuseurs sont en train de revoir un peu leur ligne, les producteurs aussi. On ne sait pas à quoi va ressembler le visage de la filière après la crise.

 

On se rend compte combien tous les maillons de la filière sont mis à rude épreuve, notamment les producteurs pendant cette tempête et beaucoup se demande s’ils vont réussir à passer le cap de la crise.

Il y a des aides proposées, des allègements de charge, des reports de charges, mais pour des producteurs qui parfois engagent des sommes qui peuvent être à plusieurs zéros, ce n’est pas suffisant.

On a eu des producteurs au téléphone et différentes entreprises qui se demandent si elles vont pouvoir tenir le choc. Et donc si une entreprise s’écroule, derrière, c’est des équipes, donc des intermittents, des auteurs, des prestataires. C’est une sorte de réaction en chaîne, si un maillon s’écroule, il peut entraîner avec lui du monde.

Toutes les collectivités sont en train d’ajuster, elles avancent au jour le jour, mais c’est chaud.

Rester actif quoiqu’il arrive ?

Il y a beaucoup d’échanges entre les professionnels, ça, c’est sûr. Là, par exemple on a fait un Conseil d’Administration en visioconférence, et c’était hyper bien, parce qu’on a pris du temps pour échanger sur la situation de chacun, comment chacun se positionnait, arrivait à continuer.

Il y a encore beaucoup de dialogues et d’échanges et je pense qu’on n’a pas fini effectivement d’inventer d’autres manières de travailler ensemble pendant cette crise.

Nous-même, on se questionne sur la possibilité de remettre en place des groupes de travail en visio, des réunions d’échanges sur la situation par corps de métier, entre producteurs, entre festivals, entre salles pour essayer de partager un peu d’informations et de connaissances et partager aussi des pistes pour rebondir.

Après, on profite de la crise pour continuer à créer, à inventer. Il y a un peu 2 camps qui se forment : il y a ceux qui sont abasourdis et ceux qui se disent qu’il y a un matériau et un sujet formidable devant nous, donc des auteurs et des réalisateurs qui en profitent pour écrire et sortir la camera.

Après le choc, viendra aussi peut être le temps de la création, on sait que pour certains auteurs, il faut du temps pour que les choses infusent.

Quelles seront les priorités après le confinement ?

On a du mal à avoir de la visibilité, savoir comment sera fait le monde après la crise, c’est difficile à imaginer.
Après, ce qui est sûr, c’est que nos sujets, nos actions, nos problématiques vont forcément muter et s’adapter  à la réalité du secteur qui ne sera plus la même.

Les besoins des professionnels ne seront sans doute pas tout à fait les mêmes qu’avant.
La Plateforme, va devoir s’adapter aux nouvelles problématiques des professionnels. Ce que les auteurs auront en tête, ce que les producteurs voudront produire ça ne sera pas tout à fait la même chose, les lignes éditoriales des diffuseurs ne seront pas les mêmes. Il faudra faire un état des lieux, c’est évident.

Avec le questionnaire que j’évoquais plus haut, on va essayer de savoir où en sont les uns et les autres, que l’on va faire en concertation avec les autres pôles régionaux culturels. On a des homologues pour les arts visuels, les livres, la lecture et le patrimoine.

 

L’idée, c’est de mettre en commun des chiffres, pour faire un état de la situation du secteur culturel en PDL.
C’est une 1ère chose, mais ce que l’on imagine aussi dans l’après, il faudra faire une enquête plus précise, plus méthodique, pour aller plus loin sur le constat et pouvoir certainement débloquer des mesures, plus ambitieuses, plus complexes, plus précises.

 
Quelques infos supplémentaires
En 2018, l’intermittence en Pays de la Loire représentait environ 10 700 personnes.
Pour bénéficier du statut d’intermittent, il faut avoir cumulé 507 heures de travail ou 43 cachets dans l’année qui précède l’exercice en cours.

Les aides mises en place en soutien au monde culturel :
- Le ministère de la culture :
Muriel Pénicaud, ministre du Travail, et Franck Riester, ministre de la Culture, annoncent des mesures exceptionnelles de soutien aux intermittents et salariés du secteur culturel.
►https://bit.ly/2x01NQn
Le ministre de la Culture étudiera par ailleurs, en lien avec les professionnels et les organisations syndicales de salariés et d’employeurs, les dispositifs d’accompagnement qui permettront de soutenir l’emploi artistique à l’issue de l’épidémie.    
Franck Riester assure que les structures publiques ou subventionnées honoreront tous les engagements passés.

- Pôle emploi :
Allongement exceptionnel de l’indemnisation pour les demandeurs d’emploi en fin de droit.
Pour les intermittents du spectacle, la date anniversaire est reportée à la date de fin de confinement.
►https://bit.ly/3c2r4It

La région Pays de la Loire :
Plan d’urgence pour soutenir le tissu associatif, culturel et sportif : 4,3 M€ millions d’euros, dont un fonds d’urgence événements de 2 M€ avec un numéro vert dédié : 0 800 200 402 
►https://bit.ly/39O6YjI

La ville de Nantes :
Un plan d'aide exceptionnel pour les acteurs culturels
►https://bit.ly/3dXEcAi

AUDIENS :
Une demande peut être formulée via le site pour les intermittents du spectacle qui rencontres des difficultés financières importantes, qui ont eu plus de 5 jours ou cachets annulés au cours du mois de mars
►https://bit.ly/2x0MSW9
Audiens met tout en œuvre pour avancer la date de paiement des indemnités de Congés Spectacles. Les demandes sont désormais ouvertes.


 
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