Les annonces du premier Ministre concernant le déconfinement ne doivent pas faire oublier que nous devons impérativement rester confinés au moins jusqu'au 11 mai, les citoyens ont bien compris l'enjeu, insiste l'ARS des Pays de la Loire, et leurs efforts produisent des résultats visibles.
Jean-Jacques Coiplet, le directeur de l'Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire, en réaction aux annonces du premier Ministre ce mardi après-midi devant l'Assemblée Nationale a rappelé combien la participation active des habitants de la région au respect du confinement avait permis de ne pas connaitre une situation aussi dramatique que dans les régions du Grand-est ou de l'Île de France.
"Il va nous falloir désormais apprendre à vivre avec le virus, apprendre à nous en protéger, et à protéger les autres, a-t-il dit, le vaccin ne sera pas disponible avant longtemps, en attendant la prévention reste le mort d'ordre, les médecins font confiance aux citoyens pour en mesurer l'enjeu et respecter scrupuleusement les mesures barrières."
Et Pierre Blaise, le directeur du projet régional de santé, d'ajouter, " le déconfinement c'est la même chose que le confinement mais à l'extérieur ! Il faut imaginer qu'on se déplace avec une bulle autour de soi, de laquelle on ne sort pas, et dans laquelle on ne laisse personne entrer !"
La détection des cas symptomatiques
S'il est légitime de vouloir reprendre une vie sociale, elle devra être conditionnée au respect des gestes citoyens. "Au travail, dans les loisirs, les gestes barrières et la distanciation resteront plus que jamais nécessaires." Et le médecin d'ajouter, "le virus a besoin de nous pour se développer et nous sommes son moyen de transport. Les citoyens sont la clé de la réussite ! Et ils en ont fait la preuve en respectant scrupuleusement le confinement !"Si le confinement reste maintenu avec autant de sérieux d'ici au 11 mai, l'épidémie sera presque revenue à son niveau de départ.
Avec le déconfinement, les services de santé seront en mesure de pouvoir procéder à des tests sur l'ensemble des cas symptomatiques. Les tests ne seront plus réservés aux seuls cas graves.
Dès qu'une personne présentera les symptômes elle sera testée, son entourage également, pour isoler aussitôt que possible ces nouveaux cas, et ainsi éviter l'apparition de "clusters" familiaux ou professionnels.
On estime que, dans les Pays de la Loire, le nombre de nouveaux cas symptomatiques se situera entre 3 500 et 4 300 cas par jour. Les services de santé sont dimensionnés pour réaliser 4 000 tests chaque jour actuellement, 8 100 en mai et 12 000 en juin.
Le parcours reste le même, les médecins de ville doivent être contactés pour entrer dans le processus de test, puis de soins si le test se révèle positif.
L'épidémie sous contrôle... pour l'instant
Au plus fort de la phase épidémique dans les Pays de la Loire, le R0, ou nombre de personnes contaminées par une seule personne se situait à 3,5 contaminations. Il a fallu 10 jours après le pic épidémique pour que le confinement produise ses premiers effets, et que le ratio redescende à 1 ou 1,5.Nous sommes désormais à 0,7, preuve que les efforts produits pour respecter le confinement n'ont pas été vains. Dans l'idéal, il faudrait que ce ratio se rapproche encore plus de zéro pour que le virus ne trouve plus à se reproduire...
Le taux de contagiosité doit donc rester en dessous de 1 pour éviter une reprise de l'épidémie hors de contrôle.
Les médecins ne voient pas d'un bon œil par exemple, même s'ils en comprennent la nécessité économique, la réouverture des structures de tourisme de la région dans les semaines qui viennent.
Et de rappeler encore et encore la nécessité de respecter scrupuleusement les gestes barrière !