Coronavirus - Nantes -Angers - La Roche-sur-Yon : le déconfinement fera place au vélo

Et si la bicyclette devenait l'un des gestes barrière ? A l'heure du déconfinement, la plupart des grandes villes des Pays de la Loire prévoient de faire une place plus importante au vélo. Objectif : moins de voitures, et surtout, des transports en commun moins remplis.

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Combien seront-ils à oser prendre les transports en commun aux premiers jours du déconfinement ?

Pour éviter l'afflux massif de voyageurs dans les bus et tramways, sans pour autant voir exploser l'usage de la voiture individuelle, les principales villes de la région déclinent, chacune à leur manière et selon ses moyens, le plan vélo qui vient d'être annoncé par le gouvernement.
 

Réparation des vieux vélos

Alors que la première mesure concerne un chèque de 50 euros pour permettre à chacun de remettre en état son vieux vélo, la ville d'Angers prévoit notamment de s'appuyer sur des entreprises de réparation solidaire pour installer deux nouveaux ateliers au coeur des quartiers populaires.

Lancée ce lundi 4 mai, la plate-forme Coup de pouce vélo permet de recenser tous les professionnels capables d'effectuer la révision de vos vélos.

Des formations pour les cyclistes

Seconde mesure, la formation : destinée à remettre en selle les nouveaux cyclistes urbains, l'Etat financera une heure d'accompagnement à l'usage du vélo en ville.

A Nantes ou à Angers, les villes solliciteront l'association Place au Vélo, qui dispensait déjà ce type de formation.Car s'il est facile de circuler à bicyclette sur les chemins lors des vacances d'été, ce n'est pas la même chose de s'insérer sur un rond point, au milieu des voitures, ou de traverser, en toute sécurité, un carrefour où les rails du tramway coupent la piste cyclable.

Des stationnements supplémentaires pour les vélos

Une partie des 20 millions d'euros débloqués par l'Etat pour développer l'usage du vélo sera consacré à financer des places de stationnement temporaires, à hauteur de 60%.

Dans le cadre de son plan vélo, la ville d'Angers avait prévu de doubler les arceaux vélo en ville et de doter tous les établissements scolaires d'un parking à vélos. " C'était déjà prévu, mais ce financement de l'Etat est le bienvenu, et nous irons le chercher", explique Jean-Marc Verchère, adjoint à la voirie de la ville d'Angers.
 

Des pistes temporaires

D'ores et déjà, certaines villes ont déjà entamé des travaux pour laisser plus d'espace aux vélos dès la sortie du confinement. A Nantes, sur plusieurs ponts, des balises ont été installées pour transformer l'une des voies des voitures en une piste cyclable à double sens de circulation.

"Pendant le confinement, on a plutôt insisté sur des jonctions et sur des axes menant à l'hôpital, mais nous allons travailler maintenant sur les trajets domicile-travail les plus empruntés pour éviter l'engorgement des transports en commun" explique Annie-Claude Thiolat, la présidente de Place au Vélo, qui a accompagné la ville pour ces aménagements.

A Angers, de la même manière, plusieurs voies ont été prises à la voiture pour être utilisées par les bus et vélos. "On a choisi l'avenue Montaigne et l'avenue Victor Chatenay, qui sont deux pénétrantes. Comme on avait déjà des voies partagées en centre-ville, on a privilégié ces axes lourds qui permettent d'arriver depuis la périphérie", détaille Jean-Marc Verchère, l'adjoint à la voirie et aux transports.
 

Et des pistes pérennes

La ville d'Angers a également accéléré certains des travaux qui étaient prévus dans le cadre de son plan vélo : ainsi, face au château, une piste cyclable en propre évitera désormais aux cyclistes de partager une seule voie avec les bus, dans une montée où ces derniers ne pouvaient pas les dépasser. Les travaux du tramway ont été accélérés sur plusieurs portions du centre-ville pour permettre d'ouvrir plus tôt les pistes cyclables, devant la mairie ou devant le centre des congrès. "Les nouveaux élus, qui étaient chargés de la mise en oeuvre du plan vélo, ne sont pas encore en place, mais nous les avons associés de manière anticipée", précise Jean-Marc Verchère.

A Nantes, plusieurs des aménagements testés à la sortie du confinement devraient également être pérennisés, en fonction de l'usage. L'association Place au vélo a fait une quinzaine de propositions, portant principalement sur des jonctions, des endroits où la piste cyclable disparaissait pour reparaître un peu plus loin.
 

Vélos en prêt et pistes à préciser

D'autres villes, comme La Roche-sur-Yon, ont attendu les derniers jours du confinement pour réfléchir à des aménagements. Ce lundi 4 mai, un groupe de travail planchait encore sur la mise en place de voies dédiées, et sur une mise à disposition de vélos en prêt.

Le maire, Luc Bouard, justifie ce retard " Nous ne sommes pas une très grande ville et la place du vélo était déjà conséquence. Pendant le confinement, nous avons mis à disposition des soignants des vélos à assistance électrique, une douzaine ont été empruntés. C'est un effort que nous souhaitons poursuivre"

Angers aussi compte augmenter le nombre de vélos mis à disposition de la population, tout en offrant la possibilité de prêts de courte durée, quelques semaines ou quelques mois, alors que jusqu'à présent, il s'agissait uniquement de prêts pour une année.

Par ailleurs, selon la manière dont se déroulent les premiers jours du déconfinement, certaines rues du centre-ville pourraient être piétonnisées, ou dédiées aux transports doux, totalement ou partiellement.
 

L'effort doit se poursuivre

Mais à La Roche-sur-Yon, l'effort paraît encore insuffisant au collectif Les Voies Citoyennes, dont la liste a rassemblé 13,28% des suffrages au premier tour des élections municipales. "Depuis le début du confinement, on n'a pas beaucoup entendu le maire sur la question des transports doux, alors que notre ville est très en retard sur cette question" explique Nicolas Helary, membre du collectif.

Et de citer les pistes cyclables qui s'interrompent parfois de manière brutale en centre-ville : "Pour un adulte, c'est déjà compliqué de se faire une place dans la circulation, mais avec un enfant, c'est carrément impossible !"
Dans un communiqué, le collectif espère donc que la municipalité profitera du plan de 20 millions d'euros pour donner à la ville des équipements supplémentaires pour les vélos.

D'ici 2025, la Roche-sur-Yon a cependant déjà prévu de quadrupler les itinéraires accessibles au vélo, passant de 53 kilomètres prévus à la fin 2020 à 200 kilomètres de pistes et bandes cyclables d'ici 5 ans.
A Nantes aussi, l'association Place au vélo espère aller plus loin. 50% des déplacements se font sur une distance de moins de 5 kilomètres : "On ne dit pas que le vélo serait la panacée, mais dans une ville comme Nantes, on pourrait passer à une proportion de 30% des déplacements en vélo", rêve tout haut Annie-Claude Thiolat, la présidente de Place au Vélo.

Une étude allemande a prouvé que les cyclistes avaient été moins touchés par le virus. Sans doute l'un des meilleurs arguments en cette période de pandémie.

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