La Coupe de France dans toute sa splendeur : Marc Paris, milieu offensif du Poiré-sur-Vie, part à l'assaut de Strasbourg (L2) avec ses équipiers du club de division d'honneur, Petits Poucets d'une épreuve où les remakes de David contre Goliath recueillent toujours de nombreux suffrages
"Dans ces matches, il faut un plus de tout le monde : du staff, du club, des supporters, mais surtout des joueurs. Égoïstement, oui, c'est notre compétition. On a une petite flamme en plus. C'est comme une montée qui se joue sur 90 minutes" : Marc Paris, "David de circonstances", est prêt à jouer son rôle.L'histoire de Marc Paris est celle de nombreux footballeurs amateurs; comme celle du Poiré-sur-Vie symbolise la difficulté des clubs modestes à exister au plus haut niveau.
Resté au Poiré-sur-Vie malgré plusieurs rétrogradations, Marc Paris, buteur en 32es de finale se voit récompensé en disputant, pour la première fois de sa carrière et à 34 ans, un seizième de finale de la Coupe de France.
Ce serace mardi soir à 18h contre Strasbourg, pour les 16es de finale de la Coupe de France dont le Poiré-sur-Vie sera le Petit Poucet.
Avec en tête l'épopée du Poiré en 2015, il n'y pas si longtemps, lorsque le club s'était incliné en 8es de finale aux tirs au but contre Auxerre.
Du National à la DH
Le Poiré-sur-Vie évoluait alors en National, le 3e niveau. Mais quelques mois plus tard, et malgré un nouveau maintien assuré pour la 4e année consécutive, le club avait dû baisser les armes et renoncer, à bout de moyens après quatre ans de lutte dans un championnat "extrêmement exigeant dans le volet administratif, règlementaire et financier", expliquait-il alors.
Reparti en CFA2, le Poiré est depuis descendu encore d'un cran, la DH donc, et c'est depuis ce niveau que Marc Paris doit lever les yeux pour regarder Strasbourg.
Marc Paris, qui avait déjà porté le maillot du Poiré de 2009 à 2012, confie y avoir vécu sa "plus belle année de footballeur", "celle de la saison 2010-11 et de la montée en National. Avec Alain Ferrand, le coach, j'avais une relation magique. Il me gonflait à bloc, humainement il est immense et je me sentais inarrêtable, tout me réussissait".
Quand, quatre ans plus tard, le club du Poiré a jeté l'éponge, il n'a pas hésité à revenir, pour repartir en CFA2. Ancien joueur du Stade Alençonnais et de Mondeville, il est aussi resté malgré la descente en DH en mai dernier.
Puisque Marc Paris évoluait à la Roche-sur-Yon en 2015, il entend cette fois prendre toute sa part dans l'aventure de la Coupe.
J'ai disputé cinq 32es de finale avec l'US Alençon, le club de ma ville natale, La Roche Vendée Football puis Le Poiré
raconte-t-il. "Je n'en avais jamais gagné avant celui contre Viry-Châtillon (CFA)", un match que le petit gabarit (1,71 m, 63 kg) a définitivement fait basculer en inscrivant le troisième but à un quart d'heure de la fin (3-1).
Travail de nuit chez Cougnaud
"Je vis ici, nous avons fait construire une maison avec Julie, mon épouse, et, depuis avril 2016, pour la première fois, je travaille : de nuit dans l'entreprise
Cougnaud", spécialiste de la construction de bâtiments modulaires, qui appartient à la famille qui dirige le club, dont elle est le principal mécène.
"Et puis, ici, il y a vraiment une ambiance géniale dans le groupe (...)
juge-t-il.Avant d'être bon, il faut être soudés. Nous le sommes. Et notre parcours en Coupe de France s'explique aussi comme ça
Une compétition qu'il savoure et qui lui a donné de beaux souvenirs, comme ce 32e de finale avec Alençon contre Lorient, déjà en Ligue 1, en 2009, au cours duquel il avait inscrit le but égalisateur à 2-2, avant une défaite cruelle aux tirs aubut.
"Ce jour-là, je n'avais jamais vu une ambiance pareille. Du début à la fin. On ne s'entendait pas sur le terrain ! La Coupe, c'est magique sur plein de domaines. C'est un tourno i: une défaite et il s'arrête. Et en bonus, tu peux jouer des pros", observe-t-il. "Une belle campagne, ça fait parler du club, des joueurs amateurs". Pour le Poiré-sur-Vie, l'objectif est déjà rempli.