Covid-19 : en 2020, une surmortalité deux fois moins importante en Pays de la Loire qu’en France

L’INSEE a fait paraître ce mardi une étude sur la surmortalité en 2020. Partout en France, le nombre de décès a augmenté, et l’effet covid-19 est incontestable. Car c’est dans les régions où l’épidémie a été la plus présente que le nombre de morts est le plus élevé.

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Les Pays de la Loire sont donc touchés eux aussi par cette surmortalité, mais deux fois moins que le reste du pays. Nous sommes même la 3ème région la moins impactée de France, derrière la Bretagne et la Nouvelle Aquitaine.

L’INSEE a l’habitude des études sur le temps long, en décalage souvent entre la réalité des chiffres et la publication de l’enquête. Mais cette fois, l’Institut National de la statistique et des études économiques n’a pas perdu de temps pour publier des chiffres très attendus : ceux de la surmortalité en France en 2020, année marquée par l’épidémie de covid-19.

L’INSEE a recueilli les statistiques de décès enregistrés dans le pays entre le 1er mars, date de début de pandémie dans notre pays, et le 30 novembre 2020. Et elle les a comparés avec la moyenne des décès sur ces mêmes périodes lors des cinq années précédentes. Une échelle de temps qui permet de faire un constat objectif de la réalité de la surmortalité en 2020.

Et ce qui ressort de cette étude, c’est bien que cette surmortalité est réelle : le nombre de décès a nettement augmenté en France par rapport aux cinq années précédentes : +14% de moyenne nationale.

"On n'a pas le motif des décès, explique Nathalie Cloarec, directrice régionale de l'INSEE des Pays de la Loire, mais dans les 5 années précédentes il y a eu des épisodes de grippe, de canicule, donc des épisodes qui font que, déjà, les personnes âgées sont les plus touchées. Donc quand on compare par rapport à ses 5 années précédentes, on remarque une augmentation beaucoup plus forte, ça ne peut être lié qu'à l'épidémie".

On n'a pas d'autres événements qui pourraient expliquer ça, donc on est sûr qu'il y a un effet covid

Nathalie Cloarec, directrice régionale adjointe à l'INSEE Pays de la Loire

Avec des différentiels très importants d’une région à une autre. Sans surprise, les plus touchées par l’épidémie sont celles qui enregistrent la plus forte surmortalité : + 28% pour l’Ile de France, soit 15 500 morts de plus que la moyenne des cinq années précédentes, +22% pour Auvergne-Rhône-Alpes (+10 540 morts), +18% pour le Grand Est (+6780 morts).

Partout donc, les décès sont en hausse. Mais notre région est l’une des plus épargnées par cette surmortalité. On y enregistre 7% de morts supplémentaires par rapport à la moyenne des 5 années précédentes, soit 1 850 décès de plus.

C’est donc deux fois moins que la moyenne nationale de décès. Seules la Bretagne et la Nouvelle Aquitaine font "mieux" que les Pays de la Loire, avec 4 et 5% de surmortalité.

 

7% de surmortalité moyenne au niveau régional, mais d’importantes différences d’un département à l’autre

La Loire-Atlantique et la Mayenne ont été les deux départements les plus touchés par la surmortalité : +10 et +9% de mars à fin novembre. Et les villes ont été plus impactées : +19% de décès à Angers, +18% à Nantes et +14% au Mans.

La Vendée, où le nombre de cas a été le plus faible, est logiquement celui où la surmortalité est la plus faible : +5%.

 

La 2ème vague plus mortelle que la 1ère en Pays de la Loire

Autre enseignement de cette étude : la 2ème vague a été plus meurtrière en Pays de la Loire que la 1ère . L’excédent de décès est de 10% dans la région du 1er mars au 30 avril, en décalage de 16 points par rapport au reste de la France…

Mais cette surmortalité monte à 12% entre le 1er septembre et le 30 novembre 2020, et là il n’y a plus que 8 points d’écart avec la moyenne française. L’impact de la 2ème vague est donc nettement plus fort que la 1ère, d’autant que les décès survenus en décembre ne sont pas comptabilisés par l’INSEE.

Et les premières remontées du dernier mois de l’année 2020 montrent que le nombre de décès est resté très élevé, avec une hausse de 16% sur la 1ère quinzaine de décembre.

"On a une différence entre les deux vagues, poursuit Nathalie Cloarec, on voit bien que dans la première période c'est plutôt la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et la Sarthe qui ont été touchés parce qu'en fait c'était les agglomérations. On a eu à Angers, +19% de décès, +18% à Nantes, +13% au Mans."

Dans cette première vague, c'est les zones denses qui ont été touchées pas la surmortalité

Nathalie Cloarec

"Les mesures sanitaires ont été mises en place et on s'aperçoit que, dans ses agglomérations, elles ont eu plus d'effet lors de la deuxième vague", la surmotalité a donc été "plus constaté en zone rurale, en Mayenne, à Laval pendant la deuxième vague, on a plus de 27% de surmortalité par rapporta ux 5 ans précédents".
 

La covid-19 responsable en grande partie de cette surmortalité en 2020

Comment analyser cette surmortalité ? Pour Cyril Hervy, auteur de l’étude pour l’INSEE, "l’Institut n’étant pas destinataire du motif des décès, tous ne peuvent pas être imputés à la covid-19. Le vieillissement de la population explique aussi en partie ces chiffres, ainsi que le report de consultations, notamment pendant le premier confinement".

Mais des indicateurs montrent que l’épidémie de covid-19 explique en grande partie cette surmortalité.

La grippe a été moins virulente au début de l’année 2020 et n’est donc pas un élément justifiant la hausse de mortalité.

Les personnes âgées de 70 ans, qui sont les 1ères victimes de la covid-19, sont les plus touchées par cette surmortalité. Alors que la mortalité des – 60 ans est en baisse : 6% en Pays de la Loire, deux fois plus que la moyenne nationale. La diminution du nombre d’accidents de la route explique en partie ces chiffres. 

Et le différentiel avec la moyenne des cinq années précédentes est très marqué : il ne peut donc pas seulement s’expliquer par le vieillissement de la population.

 

Une baisse de l’espérance de vie attendue en Pays de la Loire 

Cette épidémie de covid19 aura aussi un impact sur l’espérance de vie globale : elle devrait diminuer pour l’ensemble de la population. Rappelons que lors de l’épisode de grippe saisonnière de 2015, l’espérance de vie avait été réduite de 0.4 année pour les hommes et 0,3 année pour les femmes en Pays de la Loire.

Cette espérance de vie est actuellement dans la région de 86 ans pour les femmes et 79,8 ans pour les hommes.

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