Le Centre Hospitalier du Mans est saturé du fait du nombre des hospitalisations lié aux contaminations à la covid-19, le Centre Hospitalier Universitaire de Nantes souhaite l'aider par l'envoi de personnels soignants, les syndicats déplorent l'aggravation de la tension sur l'emploi à Nantes.
Une cinquantaine de soignants nantais auraient répondu à l'appel de l'Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire pour venir en aide à leurs collègues du Centre Hospitalier du Mans.
"Le CHU de Nantes a lancé un appel en interne afin d'identifier des infirmiers ou aides-soignants susceptibles de partir en soutien des équipes du Mans. Près de cinquante professionnels ont répondu présent", se réjouit la direction du CHU de Nantes dans un communiqué. Dans le même temps, 20 patients du Mans vont être accueillis à Nantes en soins de suite.
Dans les couloirs du CHU de Nantes, l'ambiance n'est pas aussi optimiste chez les personnels infirmier et aide-soignant. Une infirmière avoue abruptement, "si on ne s'était pas moqué de nous l'an dernier avec les primes qu'on attend toujours ou pour lesquelles on nous dit qu'on n'a pas droit, on aurait peut-être manifesté plus d'enthousiasme".
Stéphane Naulleau pour Force-Ouvrière est dubitatif, "on a un fort absentéisme en gériatrie par exemple, qu'on n'arrive pas à combler en interne, je vois mal comment le CHU pourrait envoyer des personnels au Mans !"
Du côté de la CGT, Olivier Terrien estime devoir "partager la misère, les aides-soignants n'ont pas une rémunération très élevée et pour peu qu'ils soient dans des difficultés financières, ces personnes sont prêtes à "aller au front" pour améliorer leur salaire !"
Précisément les volontaires prendront sur leur temps personnel, repos ou congés. La direction du CHU indique que les heures effectuées, travail et transport, seront payées en heures supplémentaires. Le CH du Mans sélectionnant les personnes en fonction des disponibilités, des profils et des compétences des candidats.
Olivier Terrien indique que seules 27 personnes auraient fait acte de candidature et que seules 5 seraient "qualifiées".
Personnels en tension, infrastructures mal adaptées, les soignants du CHU de Nantes ont apprécié les applaudissements du premier confinement... Au bout d'un an de crise sanitaire, ils ont le sentiment d'avoir donné sans compter. "Pour accueillir les 20 patients du Mans, on rouvre une unité à Pirmil Saint-Jacques, fermée il y a deux ans, le CHU ne dispose pas d'assez de lits en soins de suite. On ne voit pas bien comment avance la direction en matière d'emploi", poursuit Olivier Terrien.
Et Stéphane Naulleau d'ajouter : "Les gens sont épuisés, s'il fallait donner un coup de collier ici en revenant sur les temps d'astreinte ou de repos, je ne vois pas comment on ferait. On ne parle que de la possibilité de prendre un peu de vacances dans les services, on n'a pas eu l'esprit tranquille depuis un an !"
