DÉCRYPTAGE. En Pays de la Loire, la filière hydrogène vert en ordre de marche

L'hydrogène vert est-il l'énergie de l'avenir ? les projets de production de cette énergie décarbonée se multiplient et le plus avancé au niveau européen, est la société Nantaise Lhyfe. Dès septembre 2021, son usine, basée à Bouin en Vendée, va produire ses premiers kilos d'hydrogène vert.

Pour fabriquer de l’hydrogène vert, il faut de l’eau et de l’électricité issue d’énergie renouvelable, comme celle produite par les éoliennes. C’est donc logiquement que la société nantaise Lhyfe a choisi le site de Port du Bec, en Vendée, pour y construire sa première station de production d’hydrogène vert, un investissement de 10 millions d’euros.

La start-up  entend devenir le premier fournisseur d'énergie verte pour le transport terrestre et maritime, sans utiliser d'électricité nucléaire ou d'énergies fossiles, un enjeu pour la transition écologique et un marché colossal.

"L’hydrogène est très pertinent pour les véhicules les plus gros. Il y a 54 millions de camions en Europe et 1,4 millions de bus, des véhicules extrêmement polluants", explique Matthieu Guesné, président fondateur de Lhyfe.

"On vise à alimenter ces millions de véhicules qui consomment beaucoup de carburant. Un camion ou un bus consomme l’équivalent de 35 litres aux 100 kilomètres et ils roulent 6 jours sur 7 et quasiment 10 heures par jour", ajoute-t-il.

La métropole nantaise expérimente déjà la technologie hydrogène notamment sur le Jules Verne 2, un bateau à passagers, qui assure des navettes sur l’Erdre.

Si aujourd'hui il est en cale sèche pour réparation, il a tout de même navigué sur l'Erdre et transporté des passagers, propulsé par 9 kilos de gaz hydrogène.

"Avec ses deux réservoirs d’hydrogène, le bateau peut naviguer durant deux à trois jours d’exploitation" confirme Raphaël Lecoq, chef de projet innovation à la SEMITAN (Société des transports en commun de l'agglomération nantaise).

Une filière qui se structure

"La technologie permet de n’émettre aucun gaz à effet de serre en local, à l’instar des véhicules à batteries. A poids égal, on a une autonomie bien supérieure avec des véhicules à hydrogène et un temps de ravitaillement nettement inférieur."

Le Navibus Jules Verne 2 a été fabriqué au Chantier naval "Navalu" spécialisé dans la construction de chalands, de barges ou de catamarans en aluminium et situé à quelques centaines de mètres de la station de production d'hydrogène.

Une opportunité pour son responsable qui espère mettre à profit cette proximité et proposer à l'avenir des équipements moins polluants à la filière conchylicole ou à d'autres opérateurs de transports en commun.

"Le port du Bec pourrait être le premier port ostréicole à avoir des chalands à énergie propre et décarbonée", espère Marc Pelletier, directeur du Chantier naval "Navalu".

La station de production Lhyfe sera opérationnelle en septembre 2021, prête à fournir plus de 300 kilos d'hydrogène chaque jour et alimenter des centaines de véhicules.

Pour construire la filière hydrogène vert en France, le gouvernement a annoncé en septembre 2020, un plan de 7 milliards d'euros d'ici à 2030, dont 2,4 milliards entre 2020 et 2023.

Le plan prévoit de développer les capacités de production de la France, favoriser le développement d'une mobilité lourde à hydrogène (camions, bennes à ordure, bus…) et soutenir la recherche et l'innovation dans ce domaine. L'objectif visé est aussi que ce plan d'investissement génère entre 50 000 et 150 000 emplois directs et indirects.

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