DOSSIER. Maisons fissurées : 41 communes reconnues en état de catastrophe naturelle en 2018, en Vendée et en Sarthe

Sécheresse de plus en plus fréquentes et sols argileux ne font pas bon ménage. En Vendée et en Sarthe de nombreuses maisons sont fissurées, un casse-tête pour les habitants et un parcours du combattant pour se faire indemniser par les assurances.
 

Dans cette chapelle classée du château du Pin à Champtocé-sur-Loire, les premières fissures sont apparues vers 2010. Depuis, elles ne cessent de s'élargir un peu plus chaque été.

Jane de la Celle, co-propriétaire du château du Pin n'ose plus enlever les toiles d'araignées ni toucher aux vitraux. "Ça a bougé énormément. Il faut faire une dépose des vitraux, des portes", explique-t-elle, bien démunie face à l'ampleur des travaux à effectuer, estimés à 250 000 euros. Les fondations du château, fragilisées par les sécheresses, nécessiteraient également d'être renforcées.

Au nord de la Vendée, la commune de Soullans a été reconnue en état de catastrophe naturelle. Pourtant, c'est de sa poche que cette propriétaire a payé une étude de sols, indispensable pour savoir quels travaux engager.

Car le sinistre date de 2016, et "l'assurance dit qu'elle ne prend pas en charge, car l'arrêté concerne l'année 2017", explique-t-elle. En attendant, l'eau continue de s'infiltrer dans la maison, désormais quadrillée de fissures.
 

 

Pourquoi ce phénomène en Pays de la Loire ?

Pour Alexander Norie, hydrogéologue, ces fissures dans le bâti sont provoquées par la conjonction de facteurs météorologiques et la nature des sols. 

"Par un temps extrême de sécheresse, les argiles vont se vider en eau, elles vont se compacter et donc on va avoir une baisse du sol. A l’inverse, par des fortes pluviométries, les argiles vont récupérer leur eau originelle et le sol va gonfler. On a des tassements différentiels dans le sol qui vont affecter les bâtis", explique-t-il.

Seules des reprises de fondations en profondeur peuvent permettre d'éviter ce phénomène de retrait-gonflement qui affecte les maisons sinistrées.
  

Quelles démarches pour les propriétaires ? 

Hervé Le Borgne, Président de l'association Que Choisir à Nantes, conseille aux propriétaires de recourir à un expert en bâtiment. "C’est le meilleur moyen d’avoir un contradicteur et une garantie que les constats seront précis", lors de l'expertise par l'assurance, assure-t-il.

Dans le cas où les personnes doivent quitter leur maison, Hervé Le Borgne rappelle que cette situation est prévue dans le contrat d’assurance multirisque habitation. "L’assureur doit cette garantie complémentaire, qui couvre 12 mois de frais de relogement", confirme-t-il.

En France, 4 millions de maisons seraient concernées par ces fissures.
 
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