Les grands partis de Droite et de Gauche ont-ils encore un avenir ? C’est la question au cœur de Dimanche en Politique. PS et LR ont subi une défaite historique lors de la Présidentielle, les lignes en interne sont contestées aussi bien au niveau National qu'en Pays de la Loire. Une émission à voir ce dimanche 15 janvier à 11h30.
Ils étaient 102 000 en 2018. Les militants socialistes ne sont plus que 41 000 au niveau national et seulement 20 000 ont voté ce 12 janvier, pour trancher entre les 3 motions en lice !
L’équivalent d’une petite ville pour choisir celui qui imposera sa ligne à l’un des partis les plus importants de l’histoire politique française, mais qui est devenu aujourd’hui presque un micro-parti…
En Pays de la Loire, Olivier Faure est arrivé en tête en Loire-Atlantique, en Vendée, mais surtout en Maine-et-Loire et encore plus en Mayenne.
Mais la surprise vient de la Sarthe : Stéphane Le Foll, adversaire historique d’Olivier Faure, avait appelé à voter pour Hélène Geoffroy… Il a été largement suivi par les militants locaux, puisque la motion de la maire de Vaulx-en-Velin écrase toutes les autres : elle recueille 76,5% des voix des militants, contre 14,1% pour Olivier Faure. Un de ses meilleurs scores en France, mais insuffisant pour lui permettre de passer le 1er tour…
Le 19 janvier, les militants devront donc choisir leur nouveau leader : le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol ou Olivier Faure.
Le 1er secrétaire sortant, s’il est réélu, a déjà annoncé le nom de sa N°2 : ce sera Johanna Rolland, maire PS de Nantes.
"Tout est à reconstruire au PS, de la cave au grenier" martèle depuis des années la maire de Nantes. Cette fois, elle veut s’attaquer aux travaux, de l’intérieur. Si Olivier Faure est réélu, cela validera la stratégie de rapprochement avec les Insoumis. Une union libre mais nécessaire pour que la gauche puisse peser. "Au moment où il y a un front syndical uni pour s’opposer à la réforme des retraites, brutale et injuste, moi je n’ai pas envie qu’on dise aux Français : et bien nous la Gauche, on se divise. Si on veut pour l’avenir porter un espoir, porter la voix des classes populaires et des classes moyennes, on a besoin de ce rassemblement de Gauche et des écologistes. Ça ne veut pas dire qu’on ne s’affirme, qu’on n’a pas de différence. Mais s’affirmer, ça n’est pas se recroqueviller".
LR, un parti en plein questionnement
À Droite en revanche, Les Républicains ont choisi une autre voie : la non-union. Le ni-ni version partisane : ni alliance avec les macronistes de Renaissance. Ni rapprochement avec le Rassemblement National. En tout cas, pour l’instant. Cette ligne, c’est celle du nouveau président, élu début décembre, Eric Ciotti. Mais sur ce point des alliances, c’était aussi celle de son adversaire en interne. Bruno Retailleau. Battu au 2d tour, le sénateur vendéen est depuis très discret.
Peut-être parce qu’il sait que sa ligne est loin de faire l’unanimité chez les LR en Pays de la Loire. Christelle Morançais, qui lui a succédé à la tête de la Région, a quitté le bateau LR dès le lendemain de la Présidentielle, plus en phase avec la ligne du parti. Quant à Franck Louvrier, patron de l’importante fédération LR de Loire-Atlantique, il plaide carrément pour un contrat de gouvernement avec Emmanuel Macron…
La Droite en Pays de la Loire, un reportage de Céline Dupeyrat avec les interviews de : Bruno Retailleau (11 décembre 2022) - Sénateur LR de Vendée / François Blanchet (France Bleu Loire Océan, 12 décembre 2022) - Maire LR de Saint-Gilles-Croix-de-Vie / Franck Louvrier (12 décembre 2022) - Président de la fédération LR 44 / Christelle Morançais ( 22 octobre 2022) - Présidente de la région Pays de la Loire
Et si la recomposition de LR était d’abord suspendue à celle … du parti présidentiel justement. L’orientation à Droite de LREM puis Renaissance depuis le 1er quinquennat est un aspirateur à élu LR. Et cela devrait s’accélérer dans les prochaines années. Car que restera-t-il du macronisme après Emmanuel Macron ? Pour la revue Place publique qui a consacré un numéro à l’avenir de la Droite, "ce qui explique l’effondrement du parti LR aujourdhui, est qu’il ne correspond plus à une famille politique de la Droite en particulier. On ne peut pas être à la fois néo-libéral et nationaliste".
Or, pendant longtemps, les différentes familles de Droite ont existé en Pays de la Loire.
Mais l’effondrement des LR au niveau national prend aussi sa source dans un traumatisme : celui de l’affaire Fillon, particulièrement marquant en Pays de la Loire.
Les partis ont-ils encore un avenir ?
Dans ce contexte, à Droite comme à Gauche, une question se pose : a-t-on encore besoin des partis ? Ont-ils un avenir ? Oui, affirme Thomas Frinault, professeur à Sciences Po Rennes. "Ils ont un avenir... faute de mieux ! Car, dans le cadre d’une démocratie participative, je ne vois pas comment on peut se passer de parti. Mais, les Français en ont moins besoin et s’identifient moins à un parti. Il y a d’ailleurs plus de volatilité politique. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait plus besoin de parti. La Droite et la Gauche sont des notions indéfiniment redéfinissables".
Virginie Charbonneau évoque l’avenir de ces partis avec ses invités :
- Arnauld Leclerc, politologue
- Franck Renaud, rédacteur en chef de la revue "Place publique"
- Serge Danilo, journaliste politique au Maine Libre (En duplex du Mans)
- Thomas Frinault, professeur à Sciences Po Rennes (En duplex de Rennes)
►Dimanche en Politique : Droite-Gauche en Pays de la Loire, des partis à bout de souffle, c'est ce dimanche 15 janvier à 11h30 sur France 3 Pays de la Loire
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