Le sénateur vendéen Bruno Retailleau a obtenu 46,3%, soit 8 points de moins que son adversaire Éric Ciotti a été élu au second tour avec 53,7%% des suffrages à la tête du parti Les Républicains. Mais la différence de voix est faible et la famille politique, divisée.
"Je félicite Eric Ciotti pour sa victoire. Comme je l'ai affirmé durant cette campagne, l'unité n'est pas une option mais une nécessité. Je compte sur Eric pour être au rendez-vous du rassemblement".
C'est en ces termes que le sénateur vendéen Bruno Retailleau s'est exprimé sur son compte twitter dimanche 11 décembre, suite à l'annonce des résultats et de sa défaite face au député des Alpes Maritimes.
Un message lourd de sens puisque l'écart de voix entre les deux hommes n'est que de 4 000 voix.
Éric Ciotti devient donc le président des Républicains, succédant à Christian Jacob qui avait quitté ses fonctions en juin 2022, après une présidentielle et des législatives difficiles pour LR. Et un second tour serré.
Plus de 90 000 adhérents au parti Les Républicains étaient appelés aux urnes dimanche 11 décembre pour un vote électronique visant à désigner le prochain président du parti.
Sur l'ensemble des adhérents, un peu moins de 70 % ont pris part au vote. Un taux plus faible qu'au premier tour, où la participation avait atteint 73 %.
Mais à peine les résultats connus, parmi la classe politique locale ligérienne, les réactions ne se sont pas pas fait attendre. La famille LR se déchire. Plusieurs élus ont annoncé leur départ. C'est le cas du maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, François Blanchet, qui rend sa carte du parti.
La famille LR se déchire
François Blanchet, soutien de Bruno Retailleau durant toute sa campagne a annoncé quitter Les Républicains suite à la défaite du sénateur vendéen.
"Je ne quitte pas LR pour un autre parti politique, mais je quitte LR car je ne me sens plus en phase avec les idées qui sont défendues par mon parti", a souligné l'élu vendéen.
"J'ai soutenu Bruno Retailleau, même si je n'étais pas d'accord avec lui sur tout, mais je savais qu'il pouvait rassembler la droite. Lui n'a pas fait de campagne populiste, contrairement à Eric Ciotti."
Avec Éric Ciotti à la tête des LR, le parti va se recentrer sur lui, sur des problématiques d'immigration, autoritaristes. Le parti va se rapprocher de la droite de la droite.
François BlanchetMaire (Divers droite, ex-LR) de Saint-Gilles-Croix-de-Vie
François Blanchet précise : "Ce n'est pas ma sensibilité. Moi je suis l'héritier d'une droite européenne chiraquienne". Si ce dernier s'avoue déçu du résultat, il dit aussi savourer de retrouver à nouveau "sa liberté de penser" en quittant Les Républicains.
Autre soutien de taille de Bruno Retailleau dans la région des Pays de la Loire, Franck Louvrier. Le maire de la Baule, président de la Fédération LR de Loire-Atlantique, favorable à un rapprochement avec Emmanuel Macron, est plus que jamais minoritaire dans son parti. Mais il y reste. Pour l'instant.
"Je suis adhérent depuis l'âge de 18 ans, je n'ai jamais quitté ma famille politique, et j'ai toujours défendu des valeurs de droite. Maintenant je pense qu'on ne peut pas arriver à des responsabilités sans faire des alliances", explique l'élu vendéen.
Pour moi, la ligne à ne pas franchir c'est l'alliance avec les extrêmes. À partir du moment où il y aura un coup de cutter dans le contrat, je quitterai ma famille politique.
Franck LouvrierPrésident de la Fédération LR de Loire-Atlantique et maire (LR) de La Baule
La ligne devra être éclaircie très vite. Lors du prochain conseil national des Républicains, qui devrait se tenir en janvier.