C'est le sujet d'inquiétude des français depuis plusieurs semaines : en janvier 2023, le risque de tension sur le réseau électrique du pays est annoncé comme "élevé" par RTE. Malgré le développement des énergies renouvelables, notre région reste l’une des moins autonomes de France sur la production d’électricité. Quelles conséquences peuvent avoir ces délestages sur notre quotidien ? À voir dans Dimanche en Politique, le 11 décembre à 11 h 30.
L’hiver s’installe en Pays de la Loire, et avec lui la crainte d’une crise énergétique majeure.
"Coupure" : c'est le mot qui fait peur. Plus de courant chez soi, mais aussi dans la rue, dans le quartier à l’école, dans les gares, dans tous les lieux non-prioritaires. C’est le scénario du pire, pas le plus probable, mais il est bien sur la table pour le début d’année prochaine.
Seule 31 % de l'électricité en Pays de la Loire est produite localement. 69 % est donc importée depuis la Normandie, la Nouvelle-Aquitaine et surtout le Centre-Val de Loire avec la centrale de Chinon.
Un éclairage est nécessaire sur la production d’électricité qui n'est donc pas le point fort de la région. Les précisions d'Eric Aubron dans ce reportage.
Notre principale source de production vient donc de la centrale de Cordemais. Elle devait fermer cette année, mais elle risque de tourner à plein régime cet hiver. La loi "Énergie climat" a limité son fonctionnement à 750 heures par an, un décret l’autorise désormais à monter à 3 400 heures.
Cordemais dit se préparer à fonctionner jusqu'en 2030.
Un manque de production électrique
Pas de risque de coupure en décembre, mais RTE (Réseau de Transport d'Électricité) n’exclut pas de courir à des délestages en janvier ou février. Alors comment cela se passe concrètement sur le terrain ? Nous sommes allés poser la question chez RTE à Nantes et aux techniciens d’Enedis, le distributeur d'électricité.
D'après Carole Pitou-Agudo, déléguée régionale RTE dans l’Ouest, les coupures éventuelles de janvier 2023 dépendront de 3 facteurs : le redémarrage du nucléaire, les températures et le vent.
Les Français ont conscience d'être des acteurs essentiels. Plus de 2 millions d'entre eux ont déjà téléchargé l'application Écowatt. Pour RTE, le but est d'abord d'informer au travers de cette application pour sensibiliser puis mobiliser sur les écogestes. Il est possible de suivre les alertes sur le site internet Monecowatt.
Mais dans l'avenir, les besoins en électricité vont être croissants avec l'abandon des énergies fossiles. RTE a déjà prévu l'augmentation de la consommation.
Comment gérer le risque de coupures
Les infrastructures sensibles telles que les hôpitaux ne seront pas touchées, mais quid des gares, des écoles, des télécommunications ?
Nantes Métropole se prépare à différents scénarii depuis le mois de septembre. Les réunions avec la préfecture n'ont toujours pas permis de dire ce qui se passera pour les écoles.
Pour Guy Plissonneau, maire de la Génétouze et président de la communauté de commune Vie et Boulogne, n'a pas eu de contact avec la préfecture
L'élu s'organise en rencontrant les aînés, les enseignants et les parents : "Une de nos problématiques, c'est que pas d'électricité un matin, c'est pas le même repas. Préparer un repas froid, ce n'est pas la même chose que préparer un repas normal".
Les coupures seront annoncées la veille par RTE. Les écogestes permettront alors peut-être de les éviter.
Le prix de l’énergie
À Bouaye, (commune de Loire-Atlantique), par exemple, la facture de gaz a été multipliée par quatre. Le maire est donc obligé de différer son projet de construction d’école. La sobriété énergétique n'est plus une option.
La commune de Génétouze voit déjà sa facture d'électricité multipliée par 4 : elle passe de 50 000 € à 200 000 €. Le maire, Guy Plissonneau remarque que les bénévoles des associations font attention à leurs usages.
Nantes Métropole a repris les différentes actions des communes en matière de sobriété et les a synthétisées dans une charte d'engagement afin de maîtriser les coûts.
Seulement pour Tristan Riom, vice-président en charge de la transition énergétique à Nantes Métropole, cela ne suffira pas. L'augmentation du prix de l'énergie va avoir un impact important sur le budget 2023. Des rénovations ou des projets structurels seront décalés, ou ne verront pas le jour.
L'État a prévu une augmentation nationale de 320 millions d'euros des dotations globales de fonctionnement à destination des collectivités pour 2023, insuffisant selon les collectivités.
Le prix de l'énergie est certainement responsable de la baisse de la consommation de 8,3 % la semaine dernière par rapport à la moyenne des années précédentes (RTE).
Maxime Jaglin ouvre le débat avec plusieurs invités :
- Carole Pitou-Agudo, déléguée régionale RTE dans l’Ouest
- Tristan Riom, vice-président en charge de la transition énergétique à Nantes Métropole
- Guy Plissonneau, maire de la Génétouze, président de la communauté de commune Vie et Boulogne
► Dimanche en Politique, Électricité : un hiver sous tension, c'est dimanche 11 décembre à 11 h 30 sur France 3 Pays de la Loire et en avant-première sur notre plateforme France.tv