Le directeur général du FC Nantes, Franck Kita, était l’invité de Canariplay cet après-midi. Entre le premier tiers du championnat et les perspectives d’avenir, il a balayé l’actualité de son club. Sans dévoiler de grandes vérités. Quoique….
On dit souvent « Tel père, tel fils ». Et bien dans la famille Kita, ça n’est pas vraiment le cas. Si les deux hommes forts du FC Nantes cherchent souvent à se retrouver sur la même longueur d’ondes, ils n’écoutent visiblement pas les mêmes radios. Au caractère bien trempé et souvent impulsif du papa, Franck Kita cherche à lisser une communication sans faille, sans haussement de ton ou presque. Et avec des arguments bien souvent imparables….ou démagos….
Je ne cherche pas à arrondir les angles. C’est lui le président et l’actionnaire majoritaire et ça va le rester pour quelques années. Quand il décide de taper du poing sur la table, on doit l’écouter. Nous sommes les employés, il ne faudrait pas l’oublier"
Que chacun reste à sa place, c’est un leitmotiv familial. Et pourtant, lorsqu’on lui rétorque que le « Padre » continue d’interférer dans le domaine sportif, la réponse fuse. "Mais encore heureux. C’est normal qu’il mette son nez dans ses investissements mais à la fin, c’est le coach qui a le dernier mot. Vu les fonds investis depuis sept ans, ça me paraît normal qu’il ait son mot à dire".
Et comme le fonctionnement « Kitaïen » est basé sur une relation familiale, n’espérez pas voir un directeur sportif les prochaines saisons au FC Nantes. "Il y en a de moins en moins dans les clubs et on voit que ça réussit quand même…. ".
Mouais, les expériences de Caen et Angers notamment, deux « petits » clubs qui grandissent sur les bases d’un trinôme président-directeur sportif-entraîneur pour le moins efficace en matière de recrutement, font penser le contraire. Mais au fait, quid du futur entraîneur nantais pour épauler les Kita ? "Michel (Der Zakarian) fait vraiment du très bon travail. Terminons le plus haut possible cette saison et on discutera ensuite de son avenir".
Ou comment éluder la réponse à une question pourtant assez simple, considérant les quatre années déjà passées par MDZ au FC Nantes et la propension du président Kita à reprocher à son staff technique son manque de travail au quotidien. Ce qu’il n’est pas le seul à penser par ailleurs. Voilà pour la cellule technique qui a perdu un de ses atouts maîtres il y a quinze jours en la personne de Valentin Rongier. Alors faut-il remplacer tout de suite le soldat Rongier et prendre un joker médical ? La réponse est catégorique.
"Non. Mais on fera certainement une recrue au mercato hivernal. Un profil similaire à celui de Valentin. C’est un sacré coup dur pour lui car il commençait à monter en puissance. Mais au FC Nantes, il n’y a pas un joueur au-dessus du lot. Thomsen en janvier ? Il fait effectivement partie des joueurs que l’on a suivi, que l’on suit et que l’on continuera de suivre. Mais je vous laisse la surprise".
Bon, on ferait bien quand même un petit pari dessus….
En revanche, pas de départ. "On ne souhaite pas se séparer de nos joueurs". Rémi Gomis, lui, souhaite-t-il s’en aller ? Là, le « non » du directeur général est beaucoup moins persuasif…. En revanche, la direction a d’ores et déjà prolongé l’aventure de deux joueurs. Bammou pour un an de plus (jusqu’en 2019) et Vizcarrondo de deux ans (jusqu’en 2018). Et pour le défenseur international vénézuélien, le débat est ouvert. "On gagne nos deux matches référence à Caen et Nice avec la charnière centrale Cana-Vizca. Ça veut donc dire qu’ils ne sont pas trop mal. Et puis ça va pousser les autres, et notamment Koffi Djidji à être encore meilleur qu’il ne l’est"
Au niveau des prolongations de contrat, Franck Kita la joue prudent en annonçant que d’autres suivront, sachant que Deaux, Audel ou Gomis notamment seront libres dans deux mois. Mais c’est le cas Iloki qui revient sur la table. "Pour le club et pour Jules, c’est important qu’il reste afin de continuer à progresser".
On n’en saura pas davantage pour le moment sur les joueurs. Ou plutôt si, sur les attaquants recrutés cet été. Qui tardent, malgré des progrès dans le jeu, à se montrer aussi efficaces que prévu. "Sigthorsson et Sala, il faut leur laisser du temps. Pareil pour Adryan, c’est un jeune joueur qui est venu comme un joker". Pour les deux premiers pourquoi pas, pour le troisième cité, on a du mal à lui trouver un avenir au FC Nantes….
Quant à Youssouf Sabaly, plébiscité par bon nombre d’observateurs mais prêté par le PSG sans option d’achat, là encore la réponse pourrait émaner d’un Normand. "On va voir si on peut l’acheter ou se le faire reprêter. Mais pour le moment, les Parisiens souhaitent le récupérer".
Et puis, il a bien fallu que « Kita Junior » défende son service commercial par rapport aux tarifs pratiqués cette saison à La Beaujoire. Et là, vraiment, on l’a senti investi d’une mission. "Quand vous effectuez des travaux à La Jonelière, des aménagements à La Beaujoire et un recrutement en conséquence, il est tout à fait logique que les prix augmentent !! Vous trouvez que c’est dur pour les supporters nantais mais pour les clubs aussi c’est dur ! C’est vrai qu’ils sont exceptionnels (les supporters) et en grande partie responsables de nos résultats actuels, mais bon…."
Pour celui à qui l’élimination en Coupe de la Ligue « a fait mal, financièrement mais aussi au niveau de l’amour-propre », le début de saison est tout de même conforme aux objectifs de cette saison. "Accéder au Top 10 ne paraît pas insurmontable. Mais ce que j’aimerais par-dessus-tout, c’est que l’on traverse un peut mieux l’hiver que les saisons précédentes. Pour montrer qu’on a passé un cap".
C’est tout le mal que l’on souhaite au FC Nantes et à ses actionnaires majoritaires. Qui, 7 ans après leur arrivée au club, continuent d’aspirer à retrouver le haut de tableau de la Ligue 1. Le père, comme le fils.