Le maire de Font-Romeu réagit, après la condamnation de sa ville dans l'accident de ski d'une mayennaise
La justice vient de condamner la ville de Font-Romeu à verser 800 000 euros à une habitante de Mayenne, victime d'un accident de ski en 1997 dans le domaine de cette station des Pyrénées-Orientales.
Jean-Louis Démelin, le maire de Font-Romeu, envisage un pourvoi en cassation.
Le maire, interrogé par nos confrères du journal "l"indépendant" s'est dit surpris par cette décision de justice : "Pour cette jeune femme et sa famille, je comprends ce combat. Mais cela risque d'entraîner de nombreuses problématiques. Il va y avoir des conséquences pour toutes les stations, pour qui la sécurité n'est pas un vain mot.
Lorsque quelqu'un se blesse, le maire prend en charge tous les secours. Mais si toutes les personnes qui se blessent se retournent contre le maire…".
Et Jean-Louis Démelin de préciser à l'AFP que cet arrêt, qui constitue une première en France, pourrait avoir de lourdes conséquences pour toutes les stations françaises. "Aucune d'entre elles n'est en mesure de sécuriser ses pistes sur toute leur longueur", explique le maire, "aucune ne peut disposer des protections, en l'occurence des filets, sur une longueur qui peut atteindre des centaines de kilomètres."
L'arrêt de la cour d'appel de Montpellier du 21 décembre dernier, qui désigne comme responsable de l'accident de ski l'exploitant du domaine skiable (en l'occurence la ville de Font-Romeu) a en effet de quoi inquièter les responsables des stations françaises, car cette décision de justice pourrait faire jurisprudence.
Le 30 décembre 1997, la jeune femme, alors âgée de 23 ans, avait dérapé sur une plaque de verglas alors qu'elle descendait une piste de verte du domaine de Font-Romeu. La glissade l'avait fait sortir de la piste, qui était rétrécie à cet endroit, et elle avait heurté un rocher.
La commune de Font-Romeu a été condamnée à verser 800 000 euros à la victime, et plus de 200 000 à la caisse d'assurance-maladie dont elle dépend. Et ce à titre de provision en réparation des préjudices, mais le montant final possible, selon les avocats, pourrait atteindre 2 à 3 millions d'euros.
La commune de Font-Romeu dispose d'un délai de deux mois à compter de la signification de l'arrêt de la Cour d'appel pour se pourvoir en cassation.