L'usine de Grez en Bouère, en Mayenne, s'inquiète des "niveaux d'exigence" du dispositif d'encadrement de ses activités.
Aprochim , filiale du groupe Chimirec est placée sous surveillance depuis janvier
2011 après une affaire de pollution aux PCB (polychlorobiphényles) autour du site
de Grez-en-Bouère (Mayenne).
Un arrêté préfectoral, qui doit être validé d'ici deux semaines prolonge la surveillance de l'usine jusqu'à nouvel ordre dans le cadre d'une production plafonnée à 50%, selon les informations obtenues auprès de la sous-préfecture de Château-Gontier.
Le texte prévoit des analyses dans les ateliers en dépression, des prélèvements en semi-continu à la cheminée, doublés par des "vérifications périodiques très coûteuses" et des analyses de lichens, selon Aprochim qui juge ces demandes "peu légitimes".
"Ces exigences présentent inévitablement un enjeu économique et social contraignant pour l'avenir de l'entreprise sans améliorer la protection de l'environnement local", estime Aprochim dans un communiqué.
L'an dernier, les analyses et les études prévues dans le cadre du plan de surveillance ont coûté "plus de 500.000 euros", a précisé l'entreprise à l'AFP.
"Sans doute sommes-nous exigeants et contraignants, mais les mesures de cet arrêté s'inscrivent dans la continuité de ce qui a été fait depuis la révélation de la pollution", a pour sa part déclaré à l'AFP Jérôme Harnois, le sous-préfet de Château-Gontier.
"Il faut poursuivre un mode de surveillance plus fort qu'avant janvier 2011, en continuant à suivre tous les endroits où nous avons des éléments de référence", a-t-il ajouté en précisant que trois ou quatre fermes proches de l'usine, au final, serviraient de témoins.
Des contrôles trimestriels sont prévus sur le site qui fonctionne actuellement "entre 20 et 30% de ses capacités", mais "si l'entreprise passe de nouveau à un rythme de production supérieur à 50%, un nouveau plan de surveillance renforcé sera nécessaire", a t-il dit.
L'usine spécialisée dans la décontamination de transformateurs électriques a été placée sous surveillance en janvier 2011 après détection de taux anormalement élevés de PCB dans la production de plusieurs fermes voisines (lait, viande et oeufs).
Alors que des riverains s'inquiètent des conséquences pour leur santé, une information judiciaire a été ouverte fin 2011 à Laval, pour pollution environnementale et mise en danger de la vie d'autrui.