Le gouvernement va poser ses conditions pour venir en aide au volailler Doux, leader européen du secteur.
Groupe familial basé à Châteaulin (Finistère) et connu pour sa marque "Père Dodu", Doux a été placé à sa demande vendredi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Quimper.
Une décision, vivement critiquée par le gouvernement et la banque Barclays, qui a été prise par Charles Doux, patron du groupe, alors qu'une solution était semble-t-il en cours de finalisation avec la banque pour apporter une bouffée d'air de 35 millions d'euros.
Le groupe Doux, plombé par une dette estimée à plus de 430 millions d'euros, emploie 3.400 personnes en France dont 270 à Laval (Mayenne).
Les choix peu pertinents de Charles Doux
"Vu ce qu'il s'est passé, je pourrais considérer quand même qu'il y a là une discussion qui aura lieu", a déclaré Stéphane Le Foll, interrogé sur Europe 1 pour savoir si M. Doux était encore l'homme de la situation.
"On ne peut pas dire que depuis des années et des mois, il ait montré beaucoup de pertinence dans ses choix industriels, dans ses choix stratégiques et il va falloir qu'il comprenne que, aujourd'hui, si on doit venir en aide (...) ça se fera à des conditions, comme on le dit souvent, du donnant-donnant", a affirmé Stéphane Le Foll.
"Nous ferons tout pour faire en sorte d'éviter une catastrophe (...) économique, sociale, et industrielle" et "pour donner une pérennité à l'emploi et à l'élevage (de volailles) dans le grand ouest", a-t-il souligné.
La région Pays de la Loire pourrait aider les éleveurs
Suite à l'annonce de la mise en liquidation du groupe Doux, et en étroite concertation avec les services des ministères, Jacques Auxiette, président de la Région des Pays de la Loire, a fait savoir la disponibilité de la Région pour venir en aide aux éleveurs.
"Les éleveurs ne sont pas responsables de la situation du groupe. Ils peuvent compter sur l'appui de la Région pour préserver l'emploi en Pays de la Loire".
Avec le groupe désormais placé en redressement judiciaire, "c'est peut-être plus compliqué mais ça permet de remettre les choses à plat", a poursuivi Stéphane Le Foll,
soulignant que 40% des poulets consommés en France sont importés.
Il a précisé que la mission des deux émissaires qui devaient se rendre lundi au chevet du groupe sera avant tout de s'occuper des éleveurs, la "responsabilité immédiate" du gouvernement. "Est-ce qu'ils seront payés, les contrats qui ont été signés ont-ils été respectés ou pas?", a-t-il relevé.