L'ensemble du groupe a été placé vendredi en redressement judiciaire pour une période de six mois
Le groupe Doux s'était déclaré en cessation de paiement auprès du tribunal de commerce de Quimper jeudi soir, faute de compromis avec ses créanciers. Les représentants syndicaux du groupe volailler Doux se sont dits vendredi "inquiets" pour l'avenir des 3.400 salariés en France de l'entreprise. A Laval, l'usine Doux emploie 270 salariés.
La priorité de la famille Doux, qui possède le groupe à 80%, est "qu'il conserve son intégrité en France", a précisé à l'AFP vendredi une source proche du dossier, en ajoutant qu'il n'était "pas question de plan social" et qu'un plan de continuation serait proposé.
Le gouvernement s'est dit attaché à préserver l'emploi : le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a ainsi assuré être "à pied d'oeuvre avec Arnaud Montebourg", ministre du Redressement productif, "pour préserver les emplois en jeu".
"Le gouvernement est mobilisé pour trouver des solutions pour permettre de préserver au maximum le groupe Doux et les emplois et ne pas déstabiliser la filière", a fait savoir le ministère.
Les représentants syndicaux étaient convoqués en début d'après-midi au siège de l'entreprise à Chateaulin (Finistère) pour recevoir une information de la direction de Doux, a-t-on appris de source syndicale.
"3.400 salariés seront touchés mais il n'y a pas que le personnel de Doux, il y aura la sous-traitance qui travaille pour le groupe Doux, les aviculteurs, les fournisseurs, ce seront des milliers d'emplois qui seront touchés au niveau de la région Bretagne", a déclaré à la presse la déléguée centrale FO Nadine Hourmant.
"La sonnette d'alarme a déjà été tirée depuis des années mais on n'a pas été écoutés.
La preuve, c'est que les représentants du personnel n'ont pas été sollicités", a-t-elle ajouté.
"Un procureur au Brésil (où Doux détient depuis 1998 sa principale filiale à l'étranger) est en train de mener une enquête sur des transferts de fonds qui sont assez élevés", a déclaré à l'AFP le délégué CGT de Doux.
"Je soupçonne que tout le monde n'a pas été très honnête", a-t-il ajouté.
"Le groupe Doux s'est coupé d'argent qu'il a investi au Brésil sans pouvoir développer en France les outils de production", a pour sa part déclaré le délégué CFDT Jean-Luc Guillart.
"Je souhaite que les gens qui nous ont fait aller où on est actuellement puissent avoir à payer ce qu'ils ont fait. C'est pas normal qu'on laisse aller une entreprise dans le mur", a-t-il ajouté.
Le tribunal de commerce de Quimper a enregistré jeudi soir une déclaration de cessation de paiement du groupe volailler Doux, en grave difficulté financière.
Une audience exceptionnelle sur l'avenir du groupe Doux s'est tenue dans la matinée dont le délibéré devait être rendu à 17H00.
Le groupe Doux, leader européen de la volaille, avait indiqué jeudi qu'il pourrait déposer son bilan dès vendredi et demander un redressement judiciaire, s'il ne parvenait pas à trouver un compromis avec ses créanciers.
Des discussions ont été engagées cette semaine au ministère du Redressement productif
entre le leader volailler européen et ses créanciers.
Doux, qui emploie 3.400 salariés en France, et a annoncé jeudi la nomination d'un nouveau directeur général délégué, Jean-Charles Doux, fils du PDG Charles Doux, a une dette globale de quelques 437 millions d'euros, selon la CGT, dont plus de 200 millions d'euros provenant de sa filiale brésilienne Frangosul.
Le groupe a récemment cédé la gestion de cette filiale au géant brésilien de la viande JBS Friboi, tout en continuant à en assumer la dette.