Handicapé torturé à mort : quatre jeunes jugés

En 2009 à Baugé dans le Maine-et-Loire, ils avaient torturé à mort un handicapé. Ils sont jugés à partir de demain.

C'est une fête qui avait tourné au cauchemar pour ce handicapé mental de quarante ans, mort des suites des blessures qu'un groupe de jeunes lui a infligées pendant des heures interminables de tortures.
Le drame s'est déroulé une nuit d'octobre 2009 dans l'appartement d'un des jeunes à Beaugé (Maine-et-Loire).

Les quatre jeunes (trois hommes et une femmes) comparaitront devant les assises des mineurs du Maine-et-Loire à partir de demain au cours d'un procès à huis clos qui durera sept jours. Ils seront jugés pour actes de torture et de barbarie, et séquestration.

Agés de 17 (pour deux d'entre eux) à 22 ans au moment des faits, les quatre tortionnaires avaient invité cet homme souffrant de déficience intellectuelle à un anniversaire.

Après avoir consommé de l'alcool et fumé du cannabis plus que de raison, le petit groupe s'en était pris physiquement à la victime, le rouant de coups et lui faisant même subir des sévices sexuels. Ils l'avaient ensuite enfermé, agonisant, pendant 24 heures dans une cave.


        
           Au début, des coups de balais.... puis la barbarie

Convié dès le début de la soirée, Marc Feryn, âgé de 40 ans, employé dans un CAT (Centre d'aide par le travail) et sous curatelle, a enduré des heures durant des humiliations, claques, coups de poing et de pieds, coups de balai.


Les violences, perpétrées d'abord en groupe sous forme de jeu, ont pris progressivement une tournure totalement "barbare" sous l'impulsion d'un des prévenus, encouragé par les autres.
Piétiné sur tout le corps, frappé à l'aide d'une casserole jusqu'à la déformer, ébouillanté, sodomisé avec un manche à balai, Marc Feryn est décédé la nuit suivante dans une cave où le groupe avait pris soin de l'enfermer, après avoir traîné son corps dans un escalier, "en faisant heurter sa tête sur toutes les marches".

Selon les médecins légistes, trois raisons conjuguées ont provoqué son décès: un traumatisme cérébral, une péritonite liée aux perforations anales et un traumatisme thoracique.

        "Un phénomène de meute"


Ce n'est que la nuit suivante que deux des prévenus ont prévenu les secours après avoir constaté sa mort.
"Personne, sur le banc des accusés, ne nie le caractère effroyable de ce drame. On est face à un phénomène de meute et de déréalisation très marqué chez les auteurs qui nous interroge tous et dont la cour devra aussi parler", estimeMe Alain Fouquet, le défenseur de l'un des prévenus.

Les prévenus, trois hommes et une femme, risquent la réclusion criminelle à perpétuité mais deux d'entre eux peuvent cependant bénéficier de l'excuse de minorité, ramenant la peine maximale à 20 ans.

"La famille redoute cette échéance", a dit Me Louis-René Penneau, avocat de la mère de la victime et de sa soeur. Ses clients ne comprennent "toujours pas pourquoi il y a eu ce déchaînement de violence totalement gratuit et pourquoi Marc a été réduit à l'état d'objet". Le procès est prévu pour durer sept jours.

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