Le parti socialiste pourrait obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale dimanche prochain
Le PS, arrivé largement en tête du premier tour des législatives avec ses alliés et le Front de gauche (46,77% au total), semble en mesure de réunir une majorité absolue à l'Assemblée, peut-être même sans les écologistes et le FG, selon certains responsables PS.
Sur fond de forte abstention, l'essai de la présidentielle est transformé: François Hollande pourra compter avec une majorité à l'Assemblée nationale.
L'ensemble de la gauche (PS, EELV et Front de gauche) totalise 46,77% des voix au 1er tour des législatives, contre 34,07% des voix pour la droite (UMP, NC, PR et DVD) et 13,6% au FN, selon les résultats définitifs communiqués par le ministère de l'Intérieur.
Traduit en terme de sièges à l'Assemblée nationale, le PS et ses alliés (PRG et Divers gauche) recueilleraient entre 283 et 329 sièges, selon de nouvelles estimations des instituts de sondage, et peuvent envisager d'obtenir la majorité absolue (289) dimanche prochain.
Appel au "désistement républicain"
Un résultat qui a été applaudi au siège du PS rue de Solférino par les militants peu nombreux venus participer à la soirée électorale.
La première secrétaire Martine Aubry a estimé que les Français avaient dit leur "soutien au changement" et "leur volonté d'amplification" de la victoire de François Hollande.
Mais considérant que "rien n'est joué", elle a appelé au "désistement républicain" entre PS et UMP pour "faire barrage au FN" ainsi qu'à un désistement réciproque entre le PS et ses alliés pour l'emporter face à la droite.
C'est ce qu'a fait le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon à Hénin-Beaumont
en annonçant son retrait en faveur du PS Philippe Kemel, arrivé en deuxième position derrière Marine Le Pen au 1er tour dans le Pas-de-Calais (11e).
Satisfaction pour Mme Aubry : dans la 12e circonscription de ce département, la voie est libre pour le jeune socialiste Nicolas Bays, le dissident Jean-Pierre Kucheida ayant été éliminé.
Ségolène Royal en mauvaise posture
Principale ombre au tableau: Ségolène Royal, qui veut briguer la présidence de l'Assemblée nationale, est en position extrêmement difficile à La Rochelle où elle devra affronter dimanche prochain le dissident PS Olivier Falorni, qui refuse de se désister en sa faveur.
De manière générale, à une semaine du second tour, deux scénarios étaient envisagés à Solférino : soit une majorité où les socialistes devront composer avec les alliés d'EELV, du Parti radical de gauche et du Mouvement républicain et citoyen.
Soit une majorité absolue des socialistes avec les divers gauche (en majorité des dissidents PS n'ayant pas accepté l'accord avec les écologistes).
"C'est dans le champ des possibles", a affirmé François Kalfon, délégué aux instituts de sondages.
Des ministres qui ont le sourire
Pour Jean-Christophe Cambadélis et Claude Bartolone, la majorité absolue est possible.
Le politologue Frédéric Dabi (Ifop) n'exclut pas non plus cette possibilité, soulignant cela n'a jamais été le cas depuis 1981.
Bonnes nouvelles pour le PS: dès le premier tour le Premier ministre
Jean-Marc Ayrault a été réélu en Loire-Atlantique, Laurent Fabius en Seine-Maritime,
Victorin Lurel en Guadeloupe, Frédéric Cuvillier dans le Pas-de-Calais, Bernard Cazeneuve dans la Manche, Delphine Batho dans les Deux-Sèvres.
D'autres ministres avaient des motifs de se réjouir, notamment Stéphane Le Foll (Agriculture) crédité de plus de 46% des suffrages dans la 4e circonscription de la Sarthe, détenue depuis 1958 par la droite. Aurélie Filippetti est en ballottage très favorable en Moselle, tout comme Marylise Lebranchu dans le Finistère. Pierre Moscovici dans le Doubs n'a jamais fait un aussi bon score dans sa circonscription.