La cour d'assises de la Sarthe a étudié aujourd'hui la personnalité des accusés, les parents de Marina.
La cour d'assises de la Sarthe a abordé ce mardi, au deuxième jour du procès des parents de Marina, la personnalité des parents.
Nombre de témoins, famille et amis, se sont succédés à la barre. Appuyés par le travail de deux enquêteurs de personnalité, ils ont tenté de dresser le portrait des deux parents, accusés du meurtre de leur fille.
Ce qui ressort de l'enquête menée sur la personnalité de Virginie Darras tient en peu de mots. De l'extérieur, cette mère de 33 ans mène une vie normale et sans aspérité.
Plus en détail, le seul élément qui va détonner concerne ses relations avec son ex-mari Éric Sabatier. Décrite hier comme "celle qui porte la culotte", Virginie Darras semble soudain, au regard de cette enquête, beaucoup plus dépendante : c'est lui qui tient les cordons de la bourse, c'est lui qui garde la carte bleue du ménage et qui décide des dépenses.
L'expertise psychiatrique ne dément pas, non plus, le travail de cette enquête de voisinage. L'accusée est diagnostiquée sans pathologie, sans trouble du discernement et surtout sans altération aucune de sa perception de la réalité.
Rien dans sa personnalité ne peut indiquer pourquoi elle a participé au calvaire de Marina. Pire : le mystère subsiste quant à sa bienveillance à l'égard de ses autres enfants.
A la question posée par la cour : "Pourquoi Marina seule a été victime de ces sévices ?", l'expert ne peut donner aucune explication psychologique.
Enfance difficile
Concernant le père de Marina, l'enquêtrice ne donne pas plus d'éléments de compréhension.
Il y est décrit comme travailleur, calme et appliqué.
A l'écoute de ses proches, par contre, le portrait s'assombrit.
Mythomane, cupide, les qualificatifs se multiplient dans le témoignage de Pascal Tixier.
Dans le box, Éric Sabatier déplie ses presque 2 mètres de haut pour toiser son beau- frère.
L'échange entre les deux hommes, s'accusant mutuellement de menteurs, ne permettra pas de comprendre plus avant les motivations de l'accusé. Virulent, émotif, mais souhaitant s'exprimer devant la cour, l'homme de 40 ans est revenu sur sa jeunesse et ses relations avec sa famille.
Fils d'un père violent et abusif, Éric Sabatier devient alors très proche de sa soeur.
Dans son couple, l'homme avoue des violences, liées selon lui à la jalousie.
Confronté à l'hypothèse de rapports sexuels non consentis avec sa femme, Éric Sabatier s'emporte, traite son ex-femme de menteuse.
Le président de la cour d'assises conclura la joute verbale par un définitif "Difficile de savoir qui est le plus menteur des deux…"
Demain (mercredi), la cour se penchera sur l'arrivée du couple dans la Sarthe et sur les premières suspicions de maltraitances constatées par les enseignants de la fillette...