La fillette est décédée à l'âge de huit ans des suites d'actes de torture et de barbarie infligés par ses parents.
Les assises de la Sarthe jugeront à partir de lundi, jusqu'au 29 juin, les parents de Marina, 8 ans, décédée en 2009 à la suite d'actes de torture et de barbarie infligés par ses parents qui avaient masqué leur crime en faisant croire à une disparition et un enlèvement de leur fille.
"Ce sont des faits terribles, reconnus par les parents", a indiqué à l'AFP Maïtre Boris Marie, avocat du père de Marina, Eric Sabatier (40 ans).
Le Mans : affaire Marina, ouverture du procès par France3PaysdelaLoire
Suivez le procès avec Yann Ledos, journaliste à la rédaction de France 3 Maine :
L'affaire éclate le 9 septembre 2009 quand Eric Sabatier, déménageur, alerte la gendarmerie de la disparition de sa petite fille, sur le parking du Mac Donald de Saint-Saturnin (Sarthe) où il s'était garé pour aller acheter un hamburger.
Au bout de trois jours de recherches, les enquêteurs qui ont découvert des contradictions entre les versions des parents, et des signalements de maltraitance de l'enfant, trouvent des traces de sang dans le sous-sol d'une maison d'Ecommoy, l'ancien domicile du couple qui venait de déménager à Lavardin.
Finalement les parents craquent. Le père amène les enquêteurs jusqu'au corps de la petite fille, caché dans un local technique dans une caisse en plastique scellée et remplie de béton. Le corps est enroulé dans un drap et enfermé dans 10 sacs poubelle.
Eric Sabatier et son épouse Virginie, 33 ans, révèlent peu à peu aux enquêteurs le drame vécu par la petite fille, leur premier enfant en commun, non désirée.
Les enquêteurs découvrent des sévices qui sont graduellement montés en intensité, de l'âge de deux ans jusqu'à sa mort. Les parents n'ont eu de cesse de faire disparaître Marina de leur vie, la cachant ou, au fil de leurs nombreux déménagements, ne l'inscrivant
pas à l'école.
Les autres enfants (ils ont eu avec Marina quatre enfants ensemble, plus un enfant du côté de la mère d'une première union) n'ont a priori pas subi de sévices. Pour tenter d'expliquer que Marina soit devenue leur souffre-douleur, les parents évoquent l'attitude de la fillette, prostrée et incontinente.
Eric Sabatier a "toujours travaillé, toujours élevé correctement ses autres enfants", indique Me Marie. Mais il y avait le "rapport très nocif" du couple: "Madame n'aimait pas sa fille, et monsieur adorait sa femme", estime-t-il.
Les multiples signalements de mauvais traitements, sans suite, seront au coeur des arguments des associations de protection de l'enfance partie civiles: Enfance et partage, Innocence en danger, L'Enfant Bleu-Enfance maltraitée et La Voix del'Enfant.
Les associations mettront l'accent sur "tous les signes de maltraitance qu'il pouvait y avoir et qui n'ont pas été diffusés", note Me Vanina Padovani, avocate de La Voix de l'Enfant, car Marina "a subi des violences banales depuis ses deux ans et demi jusqu'à sa mort, des claques, des privations de nourriture".
La courte vie de Marina s'est achevée à l'été 2009, entre le 6 et le 7 août selon les parents, après une dernière journée de sévices qui provoqueront sa mort.
Les parents décideront alors de masquer sa mort en la plaçant dans un congélateur,
avant de s'en débarrasser plus tard là où les enquêteurs ont retrouvé son corps.
Eric et Virginie Sabatier sont accusés d'actes de torture et barbarie sur mineure de 15 ans par ascendant de septembre 2003 au 1er juillet 2009, et actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort entre le 1er juillet 2009 et le 11 septembre 2009.
Ils encourent la réclusion à perpétuité.
Eric Sabatier comparaîtra aussi pour dénonciation mensongère entre le 9 et le 11 septembre 2009.