A l'usine de Cholet, 130 arrêts de travail n'auraient pas été déclarés au cours de l'année 2010
Le parquet de Clermont-Ferrand a annoncé ce mercredi l'ouverture d'une enquête préliminaire sur une possible fraude à la Sécurité sociale de Michelin, accusé de ne pas déclarer des accidents du travail, ce que conteste le groupe comme une "affabulation".
"Il y a eu une enquête préliminaire ouverte" mi-septembre concernant le site clermontois du leader français du pneumatique, dont le siège est à Clermont-Ferrand, a précisé le parquet.
Se basant sur des documents internes, la chaîne TF1 avait accusé mardi soir dans son JT Michelin de proposer de l'argent liquide ou de faire pression sur des salariés victimes d'accidents du travail afin qu'ils ne les déclarent pas.
TF1 se fonde notamment sur une liste de l'infirmerie de l'usine de Cholet dans le Maine-et-Loire, recensant 130 jours d'arrêts non déclarés.
Dans une lettre de décembre 2010 de l'inspection du travail (consultable mercredi sur le site d'information Atlantico), l'inspecteur du travail écrit qu'il ressort de son enquête à Cholet "que les salariés victimes d'accident du travail subissent des pressions de la part de leur encadrement de proximité en vue de les faire renoncer en partie ou en totalité à un arrêt de travail".
L'usine de Cholet du fabriquant de pneumatiques n'avait pas déclaré un seul arrêt maladie pour 2010.
"A Cholet, en 2010, il y a eu des accidents du travail. Mais il n'y a pas eu d'accident avec des arrêts de travail", a précisé à l'AFP M. Bléhaut, directeur des ressources humaines de Michelin pour la France, alors que le reportage de TF1 accuse Michelin de jouer sur la différence entre "accidents de travail", déclarés, et "arrêts de travail", non déclarés.
Quand un arrêt de travail n'est pas nécessaire, "à la suite d'un accident du travail, nous proposons de poursuivre le travail à un poste aménagé, en accord avec la personne et la médecine du travail", a expliqué M. Bléhaut, assurant cependant que la période entre l'accident et la reprise de fonction à un poste aménagé était indemnisée par l'entreprise et non la Sécurité sociale.