C'est le nombre de manifestants qui se sont réunis ce matin pour défiler dans le calme vers la sous-Préfecture.
Les manifestants ont réclamé l'intervention des pouvoirs publics pour sauver les chantiers navals en grande difficulté économique. Un rassemblement à l'appel de l'intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA, unie derrière une même bannière "Mobilisés pour la Navale".
St Nazaire : manif pour la Navale par France3PaysdelaLoire
Partis d'une porte des chantiers navals en fin de matinée, les manifestants se sont dirigés dans le calme vers la sous-préfecture, où une délégation a été reçue.
De sources policières les manifestants, après avoir quitté les chantiers, étaient 1.700 en mouvement mais une partie de ceux qui étaient rassemblés devant leur entreprise n'ont pas défilé. De source syndicale, ils étaient "environ 4.000".
"On était dans la même situation en 1997", a estimé le délégué CFDT Marc Ménager, "mais à l'époque le marché du paquebot était bon".
"Nous sommes en grande alerte et les bureaux d'étude sont en pleine sous-charge. Pour concrétiser de nouvelles commandes, l'Etat doit faire en sorte que les montages financiers soient satisfaisants pour les clients", a ajouté Marc Ménager.
"Il faut remonter à l'époque du France pour trouver une situation aussi tendue", a pour sa part estimé le maire PS de Saint-Nazaire, Joël Batteux. "L'économie nazairienne c'est d'abord l'industrie", a-t-il souligné. "On n'imagine pas ne plus voir de paquebots partir de Saint-Nazaire".
"La situation est dramatique", a pour sa part estimé Marie-Claude Robin, secrétaire départementale de la CGT. "Dans les six prochains mois il faut que des décisions soient prises pour que soient relancés les chantiers: on a connu ça à Nantes il y a 30 ans, on n'a pas envie de revoir ça à Saint-Nazaire", a-t-elle ajouté.
La direction des chantiers navals STX a annoncé début avril qu'elle envisageait 2.500 jours de chômage partiel à la suite de la perte d'une commande de deux navires de croisière, qui sont venus s'ajouter à un peu plus de 9.000 jours de chômage partiel en mai et juin pour faire face au creux de charge que l'entreprise devait traverser d'ici à fin 2012 en raison du faible remplissage de son carnet de commandes en 2011.
Le carnet de commandes des chantiers ne comprend plus que l'"Europa 2", un paquebot de grand luxe pour 500 passagers, commandé par le groupe allemand Hapag Lloyd Croisières et livrable au printemps 2013, un paquebot de plus de 1.700 cabines pour l'Italien MSC, le "Preziosa" (mars 2013) et deux navires porte-hélicoptères de type BPC pour la Russie (fin 2013 et fin 2014).
Un autre paquebot géant pour MSC, le "Divina", a été livré samedi et a appareillé
devant une nombreuse foule nazairienne.
STX France, dernier grand chantier naval français, est détenu à 66,6% par STX Europe (filiale du sud-coréen STX Shipbuilding) et à 33,3% par l'Etat. L'entreprise emploie 2.100 personnes et fait travailler quelque 4.000 sous-traitants.