Du 23 juillet au 8 août auront lieu les Jeux olympiques de Tokyo et du 24 août au 5 septembre, les Jeux paralympiques. Nous vous proposons de découvrir quelques portraits d'athlètes partis pour représenter dans leur sport de prédilection la région des Pays de la Loire
Les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo resteront des jeux à part. Initialement prévus en 2020, ils ont été repoussés suite à la crise sanitaire mondiale liée au coronavirus.
Aucun public n'est autorisé, que ce soit lors de la cérémonie d'ouverture ou pendant la compétition.
Malgré tout, au programme, 339 épreuves réparties en 33 disciplines olympiques et 22 paralympiques réuniront près de 11 000 athlètes venus du monde entier.
Nous avons suivi quelques sportifs représentant la région des Pays de la Loire.
Athlètes aux Jeux olympiques
- Basket : Rudy Gobert et Nando de Colo
Ils partent eux aussi pour Tokyo. Ils font partie d'un sport collectif dont l'objectif est d'être sur le podium. Les bleus de l'équipe de France de basket rêvent d'une nouvelle médaille dans cette compétition. Parmi les sélectionnés deux joueurs dont le nom est bien connu par les supporters de basket de notre région : le pivot Rudy Gobert et le meneur et arrière Nando De Colo. Deux sportifs dont le point commun est d'avoir été formés à Cholet Basket.
Né à St Quentin dans l'Aisne d'un père ancien international français Rudy Gobert a grandi dans un foyer modeste élevé seul par sa mère. Après le pôle espoir d'Amiens, il rejoint le centre de formation de Cholet Basket, le début d'une grande carrière.
Seulement 3 ans après son arrivée à Cholet Basket, il atteint le rêve ultime de tout basketteur : la NBA. Aujourd'hui, il est le sportif français le mieux payé de l'histoire, avec un contrat de plus de 200 millions de dollars, soit 33 millions d'euros par an pendant cinq ans avec son club les Utah Jazz. Du haut de ses 2,16 m il vient d'obtenir son 3e titre de défenseur de l'année aux Étas-Unis.
En parallèle, il poursuit son parcours en équipe de France, 66 sélections à son compteur. Il ne lui manque plus qu'une médaille Olympique.
Nando de Colo, lui aussi est une des fiertés de Cholet Basket. Né dans le Pas-de-Calais il est arrivé dans le club des Mauges à 15 ans. Vite repéré par l'entraîneur Erman Kunter, il remporte son premier titre lors de la Semaine des As en 2008, compétition dont il est également nommé meilleur joueur.
3 saisons chez les pros à Cholet, un petit tour à Valence et il s'envole pour un passage express en NBA. Finalement, c'est sur le vieux continent qu'il va construire sa carrière : Moscou, Fenerbahce, il a tout gagné. Avec l'équipe de France, il remporte l'Euro en 2013. Aujourd'hui à 34 ans il s'apprête à vivre sa 10e compétition internationale et ses 3e Jeux olympiques. À Tokyo, on l'attend comme l'un des patrons des bleus.
- Tennis de table : Jia Nan Yuan
Jian Nan Yan est certes d'origine chinoise, mais c'est avec le maillot de l'équipe de France qu'elle participera aux Jeux olympiques. Engagée en simple et en double en tennis de table, la jeune femme vit à Cholet.
Jian Nan Yan est arrivée en France il y a 18 ans. Elle a d'abord joué pour le club de Saint-Berthevin, près de Laval. Aujourd'hui, installée dans le Choletais, elle s'entraîne avec Chen son mari et les autres pongistes de La Romagne, en étant licencié à Poitiers, qui évolue dans l'élite. Depuis sa naturalisation, elle a raflé 5 titres de championnes de France en 10 ans.
Jia Nan Yuan jouera tout d'abord en simple. Un billet décroché après une victoire en demie-finale du tournoi qualificatif disputé fin avril au Portugal. Mais à Tokyo, il faudra se méfier des joueuses chinoises. Jia Nan est bien placée pour le savoir.
Alors, quotidiennement, la néo choletaise refait les gestes, ses gammes apprises il y a 30 ans, avec une prédilection pour les services, les lancers.
La droitière Jia Nan Yuan est aussi qualifiée en double mixte avec le gaucher Emmanuel Lebesson. Ils figurent déjà à la 7e place du classement mondial en double mixte.
- Voile, 49er : Émile Amoros et Lucas Rual
À 24 ans, c'est un peu un rêve de gosses qu'ils vont vivre. Ce sont leurs premiers Jeux olympiques de leur jeune vie ! Lucas Rual, licencié à Pornichet et Émile Amoros, licencié à Pornic, seront à Tokyo les représentants français en 49er, une catégorie encore peu connue du grand public.
Le duo vit, depuis 2013, unis pour le 49er. Le dériveur d'à peine 5 m, appelé skiff australien, a gagné sa place aux Jeux olympiques de Sydney en 2000.
Un bateau, 2 hommes, mais chacun sa place. Émile Amoros occupe celle d'équipier et Lucas Rual celle de barreur. Une complémentarité sur l'eau qui se nourrit aussi à terre.
Leur obsession, c'est le poids. En gagner sans pour autant perdre en agilité ! Des sensations pour accéder au plus haut niveau de compétition.
En décembre 2019 aux mondiaux d'Auckland en Nouvelle-Zélande, le duo arrache la 7e place sur 88 participants. Un laissez-passer pour Tokyo et une chance à ne pas rater.
- Voile, 4.70 : Aloïse Retornaz
Parmi les chances de médailles aux Jeux olympiques de Tokyo, il y a une Sablaise d'adoption : Aloïse Retornaz. Elle concourt en voile dans la catégorie 4.70 avec une Havraise Camille Lecointre.
Inscrite au club des Sports Nautiques sablais depuis 6 ans, Aloïse la Bretonne a un lien très fort avec la ville des Sables. Mais c'est à Brest qu'elle navigue régulièrement dans le cadre du pôle France avec Camille Lecointre qu'elle a rencontré très jeune. Camille était alors monitrice de voile.
Depuis 4 ans, elles enchaînent les performances dont un titre de championne d'Europe l'an dernier.
Ramener une médaille d'or en duo avec Camille Lecointre, c'est le cap que s'est fixé Aloïse Retornaz à Tokyo. Elle défendra là-bas à la fois les couleurs de la France, de la Bretagne et de la Vendée.
- Concours complet : Nicolas Touzaint
C'est l'un des doyens de la délégation française pour les Jeux olympiques de Tokyo : à 40 ans, l'Angevin Nicolas Touzaint concourt en concours complet, le marathon des compétitions équestres, qui conjugue dressage, saut d’obstacles et cross. Et le cavalier pourra compter sur son expérience incomparable : il participe cette année à ses 6e Jeux d'affilée, une longévité rare qui a débuté à Sydney en 2000.
Pour faire vivre son écurie, Nicolas Touzaint monte une quinzaine de chevaux à l'année. Difficile dans ces conditions de se focaliser sur sa seule monture olympique.
Et pourtant, Nicolas Touzaint détient l'un des plus beaux palmarès français de l'équitation. En 2004, aux JO d'Athènes, il décroche l'or par équipe.
À Tokyo, l'Angevin participera donc à ses 6e Jeux d'affilée et compte bien renouvelé les exploits familiaux. Son père et son oncle ont aussi été champions olympiques en 1980.
- Marche : Gabriel Bordier
C'est un personnage atypique et plein d'avenir. En Mayenne un des rares sportifs de haut niveau. Gabriel Bordier marcheur vient d'enlever le titre de champion de France aux 10 km à Angers, et il s'alignera aux Jeux olympiques sur l'épreuve des 20 km.
Gabriel, c'est l'histoire banale d'un gamin qui s'inscrit au club d'athlétisme de Saint-Berthevin, à côté de chez lui. Rapidement, il va s'imposer dans sa spécialité. Pour le coacher, à ses côtés un vieux de la vieille : Gérard Lelièvre, ancien champion et ex entraîneur national.
À 23 ans, le mayennais aux allures d'ado aborde ses Jeux sans pression particulière. Alors quelles chances au Japon ? Tous espèrent pour lui une belle place, mais pour un podium, cela parait difficile face aux différentes nations en embuscades.
- 400 m : Amandine Brossier
Retenez son nom : Amandine Brossier, la sprinteuse du SCO Angers Athlé, a composté son billet à Tokyo pour le 400 m individuel.
Après quelques années de basket, Amandine s'inscrit à l'athlétisme il y a 7 ans. Mais c'est seulement depuis 2 ans qu'elle s'entraîne sur la distance exigeante du 400 m.
La jeune femme affiche une progression fulgurante. Avec parmi les clefs de sa réussite, le couple qu'elle forme à la ville comme sur le piste avec son entraîneur, Sullivan Breton.. Elle vient de rafler sa première couronne de championne de France du 400 m en plein air, à la maison, à Angers, le 26 juin dernier. Elle détient le 5e meilleur chrono français de l'histoire.
Son objectif aux Jeux olympiques : la finale. Mais ce sera sans son compagnon interdit de voyage en raison d'un protocole sanitaire très strict.
- 100 mètres haies : Laura Valette
Surtout ne pas se fier à cette démarche indolente, Laura Valette court le 100 mètres haies en 12 secondes et 87 centièmes.
Championne de France en 2019 elle termine 3e aux derniers championnats d'Europe chez les Espoirs. Devancée par Cyrena Samba Mayela lors des derniers championnats de France, Laura Valette demeure l'un des grands espoirs de sa discipline. À 24 ans, après avoir brillé d'or aux Jeux Olympiques de la Jeunesse à 17 ans. Laura Valette passe les caps à force de travail, consciencieusement.
Alors, sa fédération l'a sélectionnée pour les Jeux de Tokyo, faisant un pari sur l'avenir.
Laura, c'est un Gros mental, comme on dit chez les sportifs avec une culture de la gagne. Elle ne cache pas son envie de bien figurer... en outsider... et ça lui va bien.
- Relais 4X400m : Soukamba Sylla
Elle fait la fierté de son club, Soukamba Sylla est la deuxième athlète licenciée du Stade lavallois athlétisme à participer à des Jeux Olympiques...La première, c'était la lanceuse de marteau Manuela Montebrun.
La spécialité de Soukamba c'est le relais 4X400m, et pourtant la lavalloise rêvait d'une carrière de basketteuse mais finalement c'est l'athlétisme qui l'a rattrapée. À force d'entendre qu'elle courait vite, elle s'y est mise tardivement à 16 ans.
7 fois médaillée en équipe de France, Soukamba rêve de podiums olympiques. Remplaçante à Tokyo, elle compte bien gagner sa place de titulaire pour décrocher des étoiles à Paris en 2024.
- Karaté : Leïla Heurtault
Leila Heurtault, inscrite en karaté, triple championne du monde, sera à Tokyo pour une première sélection olympique.
Seule karatéka française à partir, elle a soif de victoire, d'autant plus que son sport est pour la première fois de l'histoire, une discipline olympique.
Pourtant, ces derniers mois, tout n'a pas été facile pour la Mancelle originaire de Guyane. Un tournoi de qualification olympique perdu en juin à Paris. Mais quelques jours plus tard, elle est repêchée par les instances mondiales du karaté.
Un billet pour Tokyo, mais sans son coach empêché par la fédération française de la suivre. Un handicap que son camp n'avait pas prévu.
Son premier combat est fixé le 6 août.
- Basket 3X3 : Caroline Hériaud
Sélectionnée avec l'équipe de France de Basket 3X3 (3 contre 3), nouvelle discipline olympique, Caroline Hériaud est au Japon. Mais la Nantaise, longtemps licenciée à La Roche-sur-Yon, risque fort de rentrer avant le début de la compétition.
Recalée des centres de formation, elle s'est imposée au fil des saisons, gravissant les divisions jusqu'à se révéler sous le maillot de La Roche. C'est en 2015 que la meneuse de jeu de basket classique, flashe sur le 3X3. Rapidement, Caroline Hériaud figure parmi les meilleures joueuses mondiales de la discipline.
Pour les Jeux de Tokyo, elle est remplaçante de l'équipe de France de basket 3X3. Ses coéquipières titulaires franchissent toutes les étapes du protocole sanitaire, Caroline Hériaud, elle, devra rentrer.
Alors après réflexion, si ce n'est pas Tokyo, Caroline Hériaud peut toujours vivre ce moment attendu par toute une génération de sportifs français, les Jeux de Paris 2024, elle aura alors 27 ans.
Athlètes aux Jeux paralympiques
- Saut en longueur : Ronan Pallier
Ronan Pallier vit à Nantes, sa spécialité : le saut en longueur, sa particularité : il concourt dans la catégorie des non-voyants. Un athlète hors normes pour son parcours et sa longévité.
Ronan Pallier, c'est un peu l'homme qui réussit tout ce qu'il entreprend. Natif de la Réunion, pupille de la nation adopté par des Bretons, il a bien failli être joueur de foot professionnel mais finalement les hasards de la vie lui ont fait découvrir l'athlétisme. Ancien conducteur de bus à Nantes, sa vie a basculé à 30 ans. En quelques jours, il a perdu la vue, une maladie génétique qui lui a laissé 1 % de vision.
Ronan est médaillé de bronze en relais aux Jeux paralympiques à Pékin en 2008, vice-champion d'Europe à Berlin en 2018 et il vient de remporter l'or en juin aux championnats d'Europe en Pologne à 50 ans.
Son secret, une hygiène de vie parfaite avec l'aide de sa nutritionniste qui est aussi son attachée de presse. Depuis 6 ans, il a forgé une complicité avec son entraîneur Fabrice Ploquin.
Perfectionniste, Ronan Pallier rêve d'un podium à Tokyo et d'une fin de carrière aux Jeux Paralympiques de Paris en 2024.
- Triathlon : Gwladys Lemoussu
À Tokyo, Gwladys Lemoussu vivra ses 2e Jeux paralympiques. La triathlète handisport vendéenne avait récolté le bronze à Rio en 2016. Dans ce sport, le paratriathlon (natation, cyclisme, course à pied), que dominent américaines et britanniques, Gwladys Lemoussu va essayer une fois encore de décrocher une place sur le podium.
Gwladys a été amputée du bras gauche après être née avec une malformation. Jeune, la Vendéenne s'est essayé au tennis, au rugby, au basket, à l'escalade, au cross, avant de se fixer à l'âge adulte sur les 3 disciplines du triathlon. Aujourd'hui, elle est licenciée au club de Saint-Jean-de-Monts.
Outre le bronze de Rio, Gwladys Lemoussu a compilé les titres de championne de France et les places de 2e et 3e lors des championnats d'Europe et du monde successifs.
À 32 ans, Gwladys Lemoussu s'est forgé avec le temps un petit capital confiance. Et après 9 années de compétition au plus haut niveau, la Vendéenne vit de son sport.
- Tennis de table : Matéo Bohéas
À le voir déambuler, pas facile de détecter un problème physique chez Matéo Bohéas. À tel point que lui-même a dû réaliser un très gros travail d'introspection pour trouver sa place chez les pongistes handisport. Mais opéré d'un pied-bot à l'âge de 9 mois, le natif de Ligné, en Loire-Atlantique, fait désormais partie du gotha mondial du tennis de table paralympique.
Handicapé par une cheville bloquée et un mollet atrophié, Matéo s'est toujours confronté aux valides. Partenaire d'entraînement des jeunes espoirs du Pôle France depuis près de deux ans, son investissement et sa ténacité forcent le respect.
Nantais pour ses études de STAPS, Matéo reste licencié aux Loups d'Angers, où David Pilard, l'entraîneur des Champions de France 2021, l'a accueilli il y a 6 ans.
Matéo Bohéas, numéro 5 mondial en classe 10, celle où les handicaps sont les plus légers, vise une médaille en simple, mais également en double avec le légendaire Gilles de La Bourdonnaye.
- Cyclisme tandem : François Pervis et Raphaël Beaugillet
François Pervis devant, Raphaël Beaugillet, mal-voyant, derrière.
Une obsession commune, une médaille aux Jeux Paralympiques de Tokyo.... le 28 août prochain, jour de l'épreuve du kilomètre départ arrêté en tandem.
La Fédération Handisport a proposé l'an passé un dernier défi à François Pervis.
Barré en équipe de France valide, à 35 ans, le mayennais est contacté pour épauler l'athlète du Loir-et-Cher, Raphaël Beaugillet. 6 mois pour constituer un duo médaillable. Pervis qui n'est pas homme à se lancer à la légère accepte.
Les Jeux de Tokyo repoussés, François et Raphaël vont disposer de 18 mois de préparation.
François Pervis a dans ses bagages puissance, mental, et 20 ans d'expérience au plus haut niveau.
Le pistard qui a grandi dans la ferme familiale de Villiers-Charlemagne a été 7 fois champion du monde dans sa carrière. Et les 3 disciplines vitesse, kilomètre et keirin, sur la seule année 2014.
Il est et demeure recordman du monde du kilomètre départ arrêté.
Avec Baugé et D'Almeida, il remporte son unique médaille (du bronze) aux Jeux Olympiques de 2016 à Rio.
A Tokyo, Pervis, il vaut mieux l'avoir avec soit.
Une ultime médaille au Japon, ce serait un sacré symbole pour un dernier tour de piste.
Natation : Claire Supiot
L'angevine Claire Supiot va entrer dans l'histoire du sport français, elle est la première athlète tricolore à avoir participé à des Jeux Olympiques et Paralympiques. Sélectionné en 1998 aux Jeux Olympiques de Séoul, 33 ans plus tard, elle prend la direction Tokyo pour les Jeux Paralympiques.
Un parcours incroyable pour cette sportive qui se bat depuis 2008 contre la maladie de Charcot Marie-Tooth, un trouble neurologique héréditaire.
Claire Supiot est une habituée des podiums, elle a été 9 fois championne de France en 100m et 200m papillon. Et en septembre 2019, à 51 ans, elle décroche une médaille de bronze en 100 m nage libre, aux championnats du monde de natation handisport à Londres.
À Tokyo, cette référente handicap pour le département du Maine-et-Loire, se lance un nouveau défi et se dit prête à briller une nouvelle fois. Claire va pouvoir compter sur sa volonté et son mental d'acier, mais aussi sur le soutien de toute sa famille. Elle qui va bientôt être grand-mère...
►Retrouvez en vidéo les portraits de ces athlètes
Une compétition à suivre en intégralité sur les antennes de France Télévisions.