Coronavirus : en Loire-Atlantique, les producteurs de muguet redoutent de ne pouvoir vendre du fait du confinement

Le muguet devrait être beau cette année, les brins sont bien fleuris. La difficulté ne viendra pas de la météo mais du confinement. Y aura-t-il des cueilleurs et surtout, y aura-t-il des commandes ?

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"On ne sait pas trop encore, on est dans l'inconnu" dit un producteur de muguet de la Chapelle-Basse-Mer, en Loire-Atlantique.

Même sensation pour Eric Harrouet à Saint-Julien de Concelles. Sur son exploitation, où il produit aussi de la mâche, il sort chaque année environ 1,8 millions de brins. Ce n'est pas la qualité qui l'inquiète, elle devrait être bonne, non, c'est le circuit de vente. 

Qui va acheter sa production ? Il fait 80 % de son chiffre avec les fleuristes mais pour l'instant, il n'y a pas de commandes. On ne sait même pas si les fleuristes pourront ouvrir pour le 1er mai. Où en sera le confinement ?
 

"On est dans le brouillard"

"Le muguet, rappelle Eric, c'est des milliers d'heures de préparation avant de vendre sur un seul jour, le 1er mai ! J'ai 600 000 euros d'engagés avant de sortir un seul pot !"

Ceux qui vendent à la grande distribution devraient s'en sortir, même si le bruit court que les commandes seront réduites de 10 à 15 %. Pour les autres, c'est la grande inconnue.

"On est dans le brouillard se désole Eric, patron de Lilyval. On voit pas à 10 mètres !"

Alors, il a été proposé aux producteurs de faire une opération commerciale en reversant quelques centimes par brin vendu à la recherche contre le covid-19. Mais est-ce que ça suffira à faire obtenir l'autorisation d'ouverture des magasins pour le fatidique 1er mai ?
 

Respecter les conditions sanitaires pour la cueillette

Et pour la cueillette ? Y aura-t-il des bras ? 

"Je pense que les gens vont venir, espère Eric, ils auront envie de sortir du confinement en allant travailler."

Il faudra bien sûr organiser la cueillette en respectant les règles sanitaires, mettre des cloisons dans la partie triage, fournir des masques, des gants pour protéger le personnel. Tout cela va se faire en lien avec l'inspection du travail et la MSA.

"On travaille à la garantie des conditions sanitaires, confirme Antoine Thiberge, le directeur de la Fédération des Maraîchers nantais, et tout le monde est attentif à l'évolution de la situation."
 

Des brins très fleuris

Quant au muguet, il est comme le reste de la nature en ce début d'année, il a de l'avance. Mais ce n'est pas grave, les maraichers savent agir pour maîtriser la production. En ce moment, les tunnels sont au noir, ça ralenti l'évolution. La cueillette devrait commencer vers le 15 avril. 
"Les journées froides en ce moment ralentissent aussi la croissance, se rassure Antoine Thiberge, et le brin est extrêmement fleuri."

Eric pense qu'il va perdre un tiers de sa production du fait de la précocité des brins mais il ne s'en inquiète pas. 

Ce qu'il veut, comme les autres, c'est pouvoir vendre...

 
Les maraichers cherchent de la main d'oeuvre
Dans un communiqué, les maraichers nantais ont lancé un appel à candidatures pour des postes de saisonnier :

"Depuis le début de la pandémie, les entreprises de production maraîchères du bassin nantais sont sur le pont pour assurer à la Nation la continuité de l’approvisionnement en légumes frais et de qualité. Avec l’arrivée du printemps et une météo plus clémente, le travail ne manque pas pour les équipes en place
qui vont devoir, comme chaque année, se renforcer pour la saison. Plusieurs centaines de postes sont à pourvoir pour des saisonniers disponibles jusqu’à l’automne."


On aura compris que cela ne concerne pas seulement le muguet. On peut postuler en ligne sur : maraichersnantais.fr
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